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France: un nouveau gouvernement en vue

Le Vif

Le Premier ministre français Manuel Valls qui a décidé de se lancer dans la course à l’investiture présidentielle, doit démissionner mardi de son poste, entraînant la formation d’un nouveau gouvernement à cinq mois du scrutin.

Le chef du gouvernement a annoncé lundi soir qu’il était candidat à la présidence de la République et comptait participer à la primaire socialiste, quatre jours après la décision du président François Hollande, très impopulaire, de ne pas se représenter.

Insistant sur sa « parfaite loyauté », M. Valls a dit mardi soir « sa fierté » d’avoir assumé ses responsabilités aux côtés du chef de l’Etat qui l’avait nommé ministre de l’Intérieur en mai 2012, puis Premier ministre en mars 2014.

Né Espagnol il y a 54 ans et naturalisé Français à l’âge de 20 ans, cet homme au caractère volontaire compte désormais se consacrer pleinement à la campagne de la primaire socialiste des 22 et 29 janvier, qui le verra se confronter avec plusieurs prétendants plus à gauche que lui.

La formation du nouveau gouvernement devrait être assez rapide.

Depuis plusieurs jours, une liste de noms de personnalités tous déjà membres du gouvernement circule pour le remplacer : Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marisol Touraine (Santé), Michel Sapin (Finances) ou Najat Vallaud-Belkacem (Éducation).

Alors que les spéculations vont bon train, Stéphane Le Foll, aussi porte-parole du gouvernement, a déjà fait savoir qu’il ne dirait pas non au poste de chef du gouvernement.

Le futur Premier ministre battra, avec un bail de cinq mois, le record du plus bref passage à Matignon, détenu par la socialiste Édith Cresson avec dix mois entre 1991 et 1992. Il devra gérer les affaires courantes jusqu’au scrutin présidentiel d’avril-mai 2017.

L’annonce de la candidature et de la démission de Manuel Valls a suscité une cascade de réactions. « François Hollande forfait, Manuel Valls candidat, la gauche en campagne. Qui dirige la France? », a ironisé sur son compte Twitter Nathalie Kosciuscko-Morizet, candidate malheureuse à la primaire de la droite, tandis que David Rachline, à l’extrême droite, voyait en lui le « Premier Ministre qui a tout échoué ».

‘Rassembler’

Le chef du gouvernement qui revendique son bilan devra faire face lors de sa campagne non seulement aux critiques de l’opposition, mais aussi à une certaine réticence à gauche.

« Ma candidature est celle de la conciliation, elle est celle de la réconciliation », « je veux rassembler » la gauche, a-t-il assuré lundi soir dans un discours au ton combatif depuis son fief électoral d’Evry, en région parisienne.

Son style autoritaire, son discours pro-entreprise et sa vision très stricte de la laïcité ont fait plusieurs fois grincer des dents dans son propre camp. Les fidèles de François Hollande ont déjà fait savoir qu’il n’aurait pas leur soutien « automatique ». Même tonalité de la part de Martine Aubry, un des poids-lourd du PS.

Une fois passée la primaire, le candidat du PS devra encore affronter le chef de file de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon et l’ancien ministre de l’Économie Emmanuel Macron, plus au centre. Tous deux ont exclu de participer à la primaire.

Manuel Valls s’est engagé lundi combattre l’extrême droite, qui a le vent en poupe, mais dont le programme « ruinerait les petites gens, les retraités, les ouvriers ». Il a aussi taclé le programme du candidat de la droite, le très libéral François Fillon, qui représente à ses yeux « un recul social généralisé ».

Tous les sondages actuels donnent le candidat de la gauche défait lors de l’élection présidentielle et la droite victorieuse, après un second tour entre la candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen, et François Fillon.

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