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France: les parties civiles reprochent son « spectacle » à Jawad Bendaoud

Le Vif

Des proches de victimes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris ont appelé mardi Jawad Bendaoud, jugé avec un complice pour avoir logé des jihadistes auteurs des attaques, à arrêter son « spectacle ».

Depuis le début de son procès pour « recel de malfaiteurs terroristes » mercredi dernier, Jawad Bendaoud a multiplié coups de colère et réparties, haranguant les avocats ou se lançant dans de longues tirades.

Au premier jour des auditions de parties civiles, se sont exprimés Patrick, qui a perdu son fils au Bataclan, un autre Patrick, dont la fille s’occupait de la lumière dans la salle de concert, Iordanka, dont le fils unique a été « abattu de sept balles », Abdallah, dont les deux soeurs ont été tuées, Sophie, qui a raconté l’agonie de son mari…

Jawad Bendaoud et son complice Mohamed Soumah, qui encourent six ans de prison, ont pleuré quand une mère a raconté sa douleur.

Son fils de 37 ans figurait parmi les victimes des attentats perpétrés le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (banlieue parisienne), qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés.

« Chaque fois que je parle de mon fils, j’ai les larmes qui coulent », a commencé Iordanka. « Maintenant, c’est dur ma vie. (…) Ces trois personnes (les trois prévenus, y compris Youssef Aït Boulahcen, jugé pour « non-dénonciation de crime terroriste », ndlr) je voulais les voir en face », a-t-elle dit.

Ils n’ont pas « tué mon fils mais ils ont plus ou moins contribué » a-t-elle estimé, disant attendre un jugement « sévère ».

« J’ai perdu mes deux soeurs le 13 novembre. Ce qui me choque, c’est la légèreté avec laquelle M. Bendaoud et M. Soumah prennent ce procès », a expliqué à la barre Abdallah, très ému lui aussi. « Derrière ce qui se juge aujourd’hui, il y a des familles K.O ».

« Il y a un minimum de respect, de compassion à avoir. Ce n’est pas un show, pas un défilé de mode », a poursuivi cet homme.

« J’étais outré lors des débats par les rires. Moi, ça ne me fait pas rire. Je ne suis pas ici au spectacle », a dit Patrick en lisant son texte poignant. Jawad « Bendaoud a réussi à transformer le tribunal en théâtre de boulevard », a déploré ce père, qui a cherché sa fille pendant 48 heures après le 13 novembre. « Ces énergumènes n’ont ni foi ni loi », a-t-il poursuivi.

Mohamed Soumah a mis en contact Jawad Bendaoud et Hasna Aïtboulahcen, qui cherchait une planque pour deux jihadistes du 13-Novembre (le cerveau présumé des attaques, Abdelhamid Abaaoud et son compagnon de cavale Chakib Akrouh).

Les deux jihadistes et la jeune femme seront tués dans l’appartement du « logeur », lors de l’assaut des forces de sécurité, le 18 novembre 2015.

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