Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, entouré de Georges Tron, Nathalie Kosciusko-Morizet et Valerie Pécresse en campagne en banlieue parisienne, le 16 mars 2015. © Reuters

France: l’UMP vole la vedette au FN au niveau local

L’opposition de droite de l’ex-président Nicolas Sarkozy est sortie vainqueur dimanche en France du premier tour d’un scrutin départemental, faisant échec au pari de l’extrême droite de s’afficher première force du pays, deux ans avant la prochaine présidentielle.

La gauche au pouvoir a mieux résisté qu’attendu mais le Parti socialiste (PS) du président François Hollande, qui a franchi la barre des 20%, essuie un quatrième revers de rang, après les municipales, les européennes et les sénatoriales de 2014.

Le Front national (extrême droite), crédité avant le scrutin d’au moins 30% des intentions de vote par les instituts de sondage, n’a recueilli finalement qu’un quart des votes avec 25,35% des voix, selon les derniers décomptes du ministère.

Il est arrivé en tête du premier tour dans 43 départements, sur les 98 concernés par les élections départementales, selon la même source.

Le scrutin est considéré comme un avant-dernier tour de chauffe avant des régionales fin 2015 et la présidentielle de 2017.

« L’alternance est en marche, rien ne l’arrêtera », a clamé M. Sarkozy.

Selon une totalisation communiquée par le ministère de l’Intérieur à 02H00 GMT, 220 candidats de droite, 56 de gauche, 8 FN et 6 divers ont été élus dès le premier tour.

« Les formations républicaines ont tenu leur place, l’extrême droite n’est pas la première formation politique de France », a noté le Premier ministre socialiste Manuel Valls, en se réjouissant que les Français aient voté « plus que prévu ».

Le parti UMP dirigé par Nicolas Sarkozy, et ses alliés centristes de l’UDI, sont arrivés en tête avec entre 32,5% des suffrages, selon les estimations des instituts de sondage.

Les socialistes et leurs partenaires à gauche atteignaient 36,2% contre 36,5% pour le bloc de droite mais ce coude-à-coude est en réalité purement théorique et ne devrait pas empêcher un revers électoral pour la gauche en raison des divisions, selon les politologues Manuel Valls a appelé « tous les républicains à faire barrage à l’extrême droite au deuxième tour », dimanche prochain.

La dirigeante du FN Marine Le Pen a estimé qu’au vu du score du PS, le chef du gouvernement, qui s’était investi dans la campagne en tirant à boulets rouges contre le FN, devrait « avoir la décence de remettre sa démission ».

« Le FN réussit l’exploit de dépasser son score des européennes (24,85%) », a-t-elle affirmé, en se félicitant que son parti « s’enracine élection après élection » en France.

A droite, Nicolas Sarkozy a assuré que l’UMP et ses alliés ne concluront « aucun accord local ou national avec les dirigeants du FN ». Là où les candidats de l’UMP « ne seront pas présents au second tour », le parti « n’appellera à voter ni pour le Front national ni pour la gauche », a-t-il précisé.

« Objectivement, chacun peut vraiment se réjouir. L’UMP parce que, clairement ils arrivent à se distinguer du Front National et arriver en première position. Le FN parce qu’il progresse par rapport aux dernières élections. Et puis le PS parce que notamment le surplus de mobilisation leur a permis de passer la barre des 20% », a souligné Jean-Daniel Lévy, directeur du département opinion chez Harris Interactive.

Le scrutin de dimanche a été marqué par une forte abstention, estimée autour de 50%, mais la participation a été supérieure à celle des européennes de 2014 et du précédent scrutin local comparable en 2011.

La mobilisation plus forte des électeurs n’a pas profité à l’extrême droite, qui a échoué dans son ambition d’arriver en tête du scrutin pour la deuxième fois en moins d’un an après les européennes.

Le FN caracolait en tête depuis plusieurs mois dans les sondages pour ces départementales, mais l’écart avec l’UMP s’était resserré au cours des derniers jours.

La patronne du Front national affiche l’ambition de partir « à l’assaut de l’Elysée », le palais présidentiel, en 2017.

A la tête d’une soixantaine de départements sur 101, la gauche divisée (socialistes, écologistes, communistes) est menacée d’en perdre près d’une trentaine.

L’UMP devrait profiter au second tour d’un report de voix de gauche pour contrer l’extrême droite et rafler la mise avec ses alliés centristes.

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