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Faut-il sauver Tarek Aziz ?

L’ancien vice-premier ministre irakien était l’image policée du régime de Saddam Hussein. L’eurodéputée belge Véronique De Keyser réclame qu’il soit gracié.

Il était l’image policée, voire goguenarde, en Occident, du régime dictatorial de Saddam Hussein. Ancien ministre des Affaires étrangères et ancien vice-premier ministre irakien, Tarek Aziz, 74 ans, a été condamné mardi à la peine de mort par la Haute Cour pénale irakienne. Il était poursuivi, ainsi que quatre autres prévenus, pour la répression de membres de la communauté chiite irakienne dans les années ’80 au moment de la guerre Iran-Irak, et notamment, pour l’assassinat du grand ayatollah Mohammad Baqr Sadr, le 5 avril 1980. Cet éminent religieux chiite était le fondateur du parti Dawa, de l’actuel premier ministre Nouri al Maliki, et le grand oncle de Moqtada al Sadr, le leader radical chiite qui s’est souvent opposé au gouvernement de Bagdad.

Tarek Aziz avait déjà été condamné à 15 ans de prison pour l’assassinat de 42 commerçants chiites en 1992 et à 7 ans de prison pour la répression de Kurdes de confession chiite, également dans les années ’80.

Malgré ces nombreuses charges transformées en condamnations par la justice irakienne, l’eurodéputée socialiste belge Véronique De Keyser a réclamé mardi, pour « des raisons humanitaires », que « ce vieil homme malade, terrassé deux fois par une crise cardiaque (et qui) n’est pas une menace pour la société » soit gracié. Véronique De Keyser rappelle que le seul membre chrétien de l’entourage rapproché de Saddam Hussein « a représenté la tentative ultime d’ouvrir l’Irak, juste avant la guerre, au moment où celle-ci se préparait dans les coulisses. » Il n’en reste pas moins que Tarek Aziz est resté un fidèle parmi les fidèles de Saddam Hussein jusqu’à la chute du régime, le 9 avril 2003.

G.P.

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