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Face aux démocrates, Barack Obama a plaidé sa cause avec gravité

Fini le ton messianique de 2008. Barack Obama a encore parlé d' »espoir » et de « changement » aux troupes démocrates réunies à la convention du parti en Caroline du Nord, mais sur un mode plus grave. Le candidat de 2012 a été président pendant 4 ans… et demande 4 ans de plus aux Américains.

C’était son grand soir. Barack Obama a tenu un discours empreint de gravité, ce jeudi à Charlotte, en Caroline du Nord. Devant les délégués de la convention de son parti qui l’ont investi pour tenter de conserver le 6 novembre la Maison-Blanche face au républicain Mitt Romney, le président-candidat a reconnu jeudi soir que son slogan d’espoir martelé en 2008 avait été « mis à l’épreuve ». Mais il a aussi promis aux Américains que le changement restait possible, en sollicitant leurs suffrages pour un second mandat.

Dans un discours énergique mais grave, Obama a évoqué le chômage élevé qui affecte toujours le pays et nourrit le mécontentement des électeurs. « Mais sachez-le… nos problèmes peuvent être résolus. Nous pouvons être à la hauteur des difficultés. Le chemin que nous proposons est peut-être plus difficile, mais il nous mène vers un monde meilleur », a-t-il assuré, tentant de répliquer à Romney qui l’accuse d’incompétence dans ce dossier.

Il nous faudra davantage que quelques années pour résoudre des problèmes accumulés depuis des décennies

Obama a aussi assuré à ses compatriotes qu’ils l’avaient élu en 2008 pour qu’il leur dise « la vérité ». « Et la vérité est qu’il nous faudra davantage que quelques années pour résoudre des problèmes qui se sont accumulés depuis des décennies ». Le président a essayé de se réapproprier le thème du « changement » qui avait fait son succès en 2008, au moment où les écarts dans les sondages avec Romney sont très faibles et augurent d’une élection serrée.

Obama bien plus grave qu’en 2008

« Si vous vous détournez maintenant, si vous vous laissez convaincre par le cynisme selon lequel le changement pour lequel nous avons combattu n’est pas possible, le changement n’aura pas lieu », a-t-il développé. « Si vous abandonnez l’idée que votre voix peut faire la différence, alors d’autres voix viendront remplir ce vide », a prévenu Obama, dont le trésor de campagne, élément vital d’une élection américaine, peine à rivaliser avec celui de ses adversaires.

Très souvent interrompu par des ovations de 15 000 personnes acquises à sa cause, Obama a répété une dizaine de fois le mot espoir, mais l’enthousiasme quasi-messianique de 2008 n’était plus là. Pourtant la salle avait été « chauffée » pendant près de six heures avant son discours… L’actrice Eva Longoria est notamment venue parler de sa vie, et leur demander de croire au rêve américain.

Entre des vidéos à la gloire de leur président, égrénant la liste de ses succès – la mort d’Oussama ben Laden étant de loin le plus applaudi -, les participants ont entendu l’ancienne gouverneur du Michigan Jennifer Granholm raconter le poing levé comment il avait sauvé l’industrie automobile. Dans la salle, les démocrates répondaient: « Oussama ben Laden est mort et General Motors est vivant ».

Vives attaques contre Romney

Pendant son discours, Obama n’a nommé qu’une fois Romney, mais a multiplié les attaques contre lui, la plus tranchante portant sur l’attitude de l’ancien gouverneur du Massachusetts vis-à-vis du Royaume-Uni. « On n’est peut-être pas prêt à la diplomatie avec Pékin si l’on ne peut pas se rendre aux Jeux olympiques sans insulter notre allié le plus proche », a dit M. Obama, en allusion à une visite effectuée par Romney cet été à Londres au cours de laquelle il avait commis un impair en parlant de l’impréparation supposée des JO. Sa tournée à l’étrangère dans sa globalité avait été émaillée de gaffes.

A l’issue de son discours, Obama a été rejoint sur scène par son épouse Michelle, star du premier jour de la convention, leurs deux filles Sasha et Malia. Son vice-président Joe Biden, qui avait auparavant brossé son portrait élogieux, et la femme de ce dernier, Jill, ont aussi salué la foule sous une pluie de confetti. Mais aucun ballon. Le président des Etats-Unis n’y pouvait rien. Les discours prévus dans un stade à ciel ouvert, avaient été repliés à l’intérieur en raison du mauvais temps, ne donnant pas le temps aux organisateurs de les réinstaller. Gâchant un peu l’apothéose des trois jours de convention prévu dans un stade géant avec 65 000 personnes.

New Hampshire et Iowa au menu des deux candidats

Obama devait repartir en campagne dès vendredi avec Biden dans le New Hampshire (nord-est) et l’Iowa (centre), deux Etats-clé où Romney a prévu de se rendre le même jour. Les deux camps auront les yeux rivés sur les chiffres mensuels du chômage attendus vendredi matin et qui pourraient jeter une ombre sur les bénéfices politiques de cette convention, une semaine après celle qui a investi Romney.

Jeudi soir, le camp conservateur a estimé qu’Obama avait « défendu les mêmes politiques que celles qui n’ont pas marché ces quatre dernières années ». « Il a effectué de nouvelles promesses, mais il n’a pas tenu celles qu’il avait faites il y a quatre ans », a affirmé le directeur de campagne de Romney, Matt Rhoades.

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LeVif.be avec L’Express

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