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Exécution controversée en Oklahoma: « une pagaille sanglante » selon de nouveaux documents

Plus de 5.000 pages de témoignages rendues publiques lundi confirment à quel point l’exécution controversée de Clayton Lockett il y a près d’un an en Oklahoma (sud), qui a souffert une longue agonie, manquait de préparation et de personnel expérimenté.

Ces documents sont dévoilés par le quotidien local The Tulsa World peu avant une audience prévue le 27 mars devant le tribunal de comté qui examinera la plainte du journal contre cet Etat du Sud des Etats-Unis pour obtenir une pleine transparence sur l’exécution du 29 avril 2014.

Ce jour-là, Clayton Lockett est mort dans d’apparentes souffrances au bout de 43 minutes (au lieu de 10 minutes habituellement) après que l’intraveineuse posée à l’aine eut sauté et que le produit injecté, le midazolam, se soit répandu dans les chairs et non dans les veines.

Selon des témoins, la chambre d’exécution était en proie à « une pagaille sanglante », « comme un film d’horreur », résultat d' »une conjonction de facteurs ». Une « procédure catastrophique », a conclu la Cour d’appel appelée à se pencher sur la question, avant que la Cour suprême des Etats-Unis ne le fasse le 29 avril prochain, un an jour pour jour après l’exécution controversée.

Le médecin et l’infirmière, sous pression ce soir-là car deux exécutions étaient prévues à deux heures d’intervalle, ont lutté pour trouver une veine et c’est le prisonnier lui-même qui a suggéré l’aine.

L’infirmière a dit aux enquêteurs qu’elle n’avait jamais posé d’intraveineuse auparavant sur l’artère fémorale et que le médecin remplaçant aussi semblait manquer d’expérience.

Quand l’injection a mal tourné et que Clayton Lockett, encore bien conscient, se soulevait de la table d’exécution, visiblement en souffrance, l’infirmière a tenté de calmer le médecin, furieux d’avoir été réquisitionné: « je suis juste remplaçant de toutes façons. Je ne sais même pas pourquoi j’ai accepté de faire ça », aurait-il déclaré, selon le compte-rendu.

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