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Eva Joly veut faire « tomber » Jean-Claude Juncker, pour son rôle dans le dossier LuxLeaks

Le Vif

L’eurodéputée Eva Joly a averti mardi qu’elle saisirait « la première occasion » pour faire « tomber » le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, auquel elle reproche d’avoir accordé des largesses fiscales aux multinationales lorsqu’il était Premier ministre du Luxembourg.

« À la première occasion, je porterai une motion (au Parlement européen) pour le faire tomber », a promis l’élue écologiste franco-norvégienne dans un entretien diffusé lundi soir par la chaîne de télévision publique islandaise RUV.

Auteur d’un essai réquisitoire sur M. Juncker intitulé Le Loup dans la bergerie, Mme Joly reproche au chef de l’exécutif européen d’avoir favorisé des multinationales en pratiquant l’optimisation fiscale à grande échelle pendant sa mandature luxembourgeoise (1995-2003).

Deux anciens de la firme d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC) ont transmis près de 30.000 pages éclairant ces pratiques et mettant en cause plus de 350 sociétés bénéficiaires de « rescrits fiscaux » accordés par l’administration et négociés par PwC.

Les deux lanceurs d’alerte ont été condamnés fin juin au Luxembourg à 12 et neuf mois de prison avec sursis à l’issue du premier procès de l’affaire « Luxleaks ». Ils seront jugés en appel du 12 au 21 décembre.

Ces fuites ont « considérablement affaibli » M. Juncker, a encore estimé Mme Joly, « parce que tout le monde sait que ce système a été bâti alors qu’il était Premier ministre ». « Mais c’est un scandale qu’il dirige la Commission. Nous, les Verts, nous n’en voulons pas », a-t-elle martelé.

Ancienne conseillère du parquet islandais après la crise financière qui a ébranlé l’économie de l’Islande en 2008, la Franco-Norvégienne devait participer à Reykjavik à une conférence co-organisée par le parti libertarien des Pirates sur les « Panama Papers ». Ces documents publiés en avril ont révélé comment le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca créait des sociétés offshore à travers le monde, dans certains cas pour faciliter la fraude fiscale ou des commerces illicites.

Les noms de 600 Islandais figurent dans ces documents, dont celui du Premier ministre, contraint à la démission deux jours après leur publication. Mme Joly a appelé les électeurs islandais à « changer » de dirigeants aux législatives du 29 octobre, « pour que les gens ordinaires prennent le pouvoir et veillent eux-mêmes sur leurs intérêts ».

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