© iStock

« Et vous, combien de temps travaillez-vous pour 67 cents? »

« Combien de temps travaillez-vous pour 67 cents? », c’est la question que lance Fairtrade Belgium dans sa nouvelle campagne à l’occasion de la Semaine du commerce équitable, organisée du 3 au 13 octobre. Pour un coiffeur: pas plus de quatre minutes. Contre toute une journée pour un producteur de cacao en Afrique de l’Ouest. La campagne met cette année un coup de projecteur sur le secteur du cacao, dont les producteurs continuent à vivre dans une extrême pauvreté.

La situation est particulièrement urgente en Côte d’Ivoire et au Ghana, qui produisent ensemble plus de 60% du cacao disponible sur le marché mondial, souligne Fairtrade Belgium. Alors que leur cacao est un des plus convoités, la majeure partie des familles de producteurs vivent avec moins de 67 centimes par jour et par personne, soit la limite de l’extrême pauvreté définie par la Banque Mondiale pour la Côte d’Ivoire. De plus, la déforestation et le travail des enfants ne diminuent pas.

« Le fairtrade est un élément essentiel pour soutenir les producteurs de cacao », a estimé jeudi lors d’une table ronde organisée à Bruxelles Anne-Marie Yao, manager régionale pour Fairtrade Africa. Mais ceux-ci doivent recevoir un meilleur prix. « Vouloir atteindre un revenu décent sans payer de meilleurs prix est tout à fait illusoire », ajoute Nicolas Lambert, directeur de Fairtrade Belgium.

« Il faut oser mettre le sujet du prix sur la table. » Le challenge reste d’ampleur en Belgique, même si le consommateur se mobilise de plus en plus. Les produits à base de cacao fairtrade n’atteignent en effet qu’1% de part de marché, pointe Fairtrade Belgium. Pour l’organisation, « nous faisons tous partie de la solution ». Les entreprises du secteur ont la responsabilité de garantir le respect des droits de l’homme et de l’environnement dans la chaîne d’approvisionnement, les pouvoirs publics peuvent ajouter le commerce équitable comme critère de développement durable dans les appels à projets, etc.

Quant au consommateur, il peut non seulement opter pour le commerce équitable mais aussi exiger que les marques « incluent la question du prix dans leurs actions de développement durable ».

Contenu partenaire