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Espagne: le train accidenté a freiné trop tard, selon El Pais

Le Vif

Le train accidenté mercredi à Saint-Jacques de Compostelle, dans le nord-ouest l’Espagne, « a freiné trop tard », affirmait vendredi le journal El Pais, l’enquête semblant s’orienter sur une possible insuffisance du système de freinage.

L’accident qui a fait 80 morts s’est produit alors que le train venant de Madrid abordait un virage très serré à environ quatre kilomètres de la gare de Saint-Jacques de Compostelle.

Le convoi, un train traditionnel, circulait à ce moment-là sur une ligne de voie à grande vitesse, mais où la vitesse est limitée à 80 kilomètres heure.

« Les systèmes d’alerte de la voie ferrée ont sauté en repérant que le chauffeur du train circulait à 190 kilomètres heure alors qu’il n’aurait pas dû dépasser les 80 », écrivait vendredi El Pais, qui avait la veille révélé des extraits d’une conversation par radio entre le chauffeur et la gare juste avant et après l’accident.

« L’alarme, comme l’a reconnu le chauffeur lui-même, s’est allumée dans le tableau de bord et il a essayé de freiner, sans pouvoir empêcher la tragédie », ajoute le journal.

Le chauffeur, âgé de 52 ans, travaille depuis 30 ans à la Renfe, la compagnie publique des chemins de fer espagnols, et depuis 2000 comme chauffeur. Une brève vidéo diffusée jeudi sur internet a montré un train surgissant à grande vitesse sur la voie à l’entrée de la courbe, puis sortant des rails et se couchant sur le côté.

Légèrement blessé dans l’accident, l’homme a été placé sous surveillance policière à l’hôpital et doit être prochainement entendu par les enquêteurs.

« Je devais aller à 80 et je vais à 190 », a lancé le chauffeur, selon l’enregistrement de cette liaison radio qui, selon El Pais, a été transmise au juge chargé de l’enquête.

La voie empruntée par le train, en raison du passage régulier de TGV, est équipée d’un système de contrôle automatique de la vitesse, baptisé ERTMS. Mais celui-ci « n’est pas installé » à cet endroit précis, avait expliqué jeudi le secrétaire général du syndicat espagnol des conducteurs de train.

Le système en vigueur sur ce tronçon est le système ASFA (Anuncio de señales y frenado automatico), qui contrôle surtout le respect des signaux de signalisation, ce qui en fait « un système un peu plus dépendant du facteur humain », avait-il ajouté.

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