Une marche organisée en 2014 contre la réforme sur l'avortement © Reuters

Espagne: la droite présente une version édulcorée de la loi sur l’avortement

Stagiaire Le Vif

La parti conservateur au pouvoir en Espagne a décidé, ce mercredi 18 février, de présenter une version tempérée de la loi sur l’avortement. Le projet de loi consiste à interdire aux mineures d’âge l’accès à l’avortement sans autorisation des parents.

Comme le relève Le Monde, le projet, qui doit être voté par la droite disposant de la majorité absolue, « supprime la possibilité pour les mineures de donner leur seul consentement » pour avorter « sans en informer leurs parents ». « Notre décision de ne pas aller plus loin vient de l’absence de consensus » a notamment ajouté Rafael Hernando, porte-parole du Congrès des députés du Parti populaire.

Les éléments les plus controversés de la loi de 2013, notamment l’interdiction de l’avortement dans presque tous les cas de figure, y compris la malformation du foetus, ont quant à eux été retirés.

Pour Carmen Monton, porte-parole socialiste, le projet est « honteux ». Elle estime que cette loi pourrait pousser davantage les jeunes filles à se tourner vers des avortements clandestins.

L’avortement: des années de polémique en Espagne

Avant 1985, l’avortement en Espagne était purement et simplement interdit. Mais cette même année, le gouvernement en place avait décidé de l’autoriser dans trois cas spécifiques: si la grossesse est due à un viol, en cas de malformation du foetus ou si mener la grossesse à terme entraîne un risque pour la santé physique ou psychique de la mère.

En 2010, la question de l’IVG s’alignait enfin à la plupart des états européens. La loi autorisait donc l’avortement jusqu’à quatorze semaines de grossesse pour toutes les femmes.

Près de trente années après la levée de l’interdiction, en décembre 2013, le projet de loi sur l’avortement retrouvait ses prémices conservatrices. Il s’agissait d’un avant-projet de loi limitant à nouveau l’accès à l’IVG sous deux conditions «  la première, que celui-ci soit nécessaire en raison d’un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, et la deuxième, que la grossesse soit une conséquence d’un délit contre la liberté ou l’intégrité sexuelle de la femme » expliquait à l’époque le ministre de la Justice Alberto Ruiz-Gallardón.

Ce projet de loi, en 2013, était d’ailleurs porté par « le couple Rajoy-Gallardón (qui) entendait conserver les faveurs de l’influente Église catholique, quitte à créer des divisions au sein de son parti, le Parti populaire » comme le rapportait i>Télé.

Suite aux nombreuses controverses suscitées par cet avant-projet et un consensus qui n’avait pas abouti au sein de la majorité, celui-ci avait été finalement abandonné en 2014.

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