Recep Tayyip Erdogan © BELGAIMAGE

Erdogan propose à Poutine et Obama d’établir une « zone d’exclusion aérienne »

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé lundi avoir proposé à ses homologues américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine d’établir une « zone d’exclusion aérienne » dans le nord de la Syrie en guerre.

« Nous travaillons pour déclarer cette région zone d’exclusion aérienne », a-t-il déclaré lors d’un discours télévisé en marge du sommet du G20 en Chine, en référence à la zone frontalière où les rebelles syriens soutenus par Ankara ont chassé les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).

« Voici ma proposition à M. Obama et M. Poutine », a-t-il ajouté, précisant que cela pouvait « être assuré avec les forces de la coalition » internationale antidjihadiste.

Dimanche, la Turquie avait annoncé avoir totalement chassé l’EI de sa frontière avec la Syrie, un succès majeur pour Ankara depuis le lancement de l’opération « Bouclier de l’Euphrate » le 24 août en Syrie, visant à la fois l’EI et les milices kurdes.

La Turquie, qui accueille plus de 2,5 millions de réfugiés syriens sur son sol, a déjà appelé à plusieurs reprises à une zone protégée et interdite de survol à l’intérieur de la Syrie.

Le président turc a par ailleurs indiqué que les autorités turques coopéraient avec la Russie en vue d’instaurer un cessez-le-feu dans la région d’Alep, avant la fête musulmane de l’Aïd el-Kébir, aux alentours du 12 septembre.

Un « certain rapprochement des positions »

Par ailleurs, le président russe Vladimir Poutine a estimé qu’il y avait un « certain rapprochement des positions » entre Moscou et Washington sur la Syrie, malgré un entretien informel avec Barack Obama qui n’a abouti à aucun accord.

« Il y a malgré tout un certain rapprochement des positions (avec les États-Unis) et une compréhension de ce que nous pourrions faire pour une désescalade de la situation et la recherche d’un accord mutuellement acceptable », a déclaré M. Poutine lors d’une conférence de presse en marge du sommet du G20 en Chine.

Je ne me sens pas le droit d’en parler d’une manière définitive maintenant, mais je pense que nous sommes dans la bonne voie », a poursuivi le président russe.

« Nous pouvons de toute façon nous mettre d’accord pour une certaine période de temps pour prendre chacun des mesures énergiques afin d’assainir la situation en Syrie », a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

Vladimir Poutine et Barack Obama se sont rencontrés lundi à la mi-journée pour un entretien informel en marge du sommet du G20 à Hangzhou, mais sans s’entendre sur une cessation significative des hostilités, selon le Kremlin.

« Nous avons discuté de tout ce dont on voulait discuter. (…) Je pense que nous sommes arrivés à une compréhension mutuelle et à une compréhension des problèmes auxquels nous faisons face », a indiqué M. Poutine, qualifiant Washington de « partenaire clé » de Moscou dans le domaine de la sécurité.

L’entretien entre les deux dirigeants a été précédé lundi par des pourparlers entre le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui se sont achevés sans parvenir à un accord de coopération sur la Syrie, selon un haut diplomate américain.

MM. Lavrov et Kerry s’étaient déjà entretenus « durant de longues heures » la veille en marge du sommet, mais sans pouvoir résoudre leurs divergences sur des « points délicats », avait expliqué M. Kerry dimanche.

Moscou et Washington, qui effectuent séparément des frappes contre les djihadistes en Syrie, sont notamment en désaccord sur le sort du président syrien Bachar al-Assad, le premier étant fermement opposé à son départ réclamé par le second.

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