En Macédoine, plus de 10.000 réfugiés ont traversé la frontière en 24h

Quelque 10.000 personnes sont entrées en ex-République yougoslave de Macédoine par la frontière grecque de Gevgelija entre dimanche 18h et lundi à la même heure. Une situation qui a perdu son caractère exceptionnel depuis le mois de mai dernier.

Séparés de l’ancienne République yougoslave de Macédoine par des barbelés et des dizaines de militaires, les migrants attendent impatiemment les bus qui les conduiront au centre de transit de Gevgelija, situé quelque 600 mètres plus loin. Il y a eu 90 cars rien que lors de la journée de dimanche.

Depuis le 1er septembre, l’infrastructure de transit permet à la petite ville de 16.000 âmes de respirer. Si la situation est loin d’être parfaite, « tout fonctionne beaucoup mieux » depuis son installation, souligne Alexandra Krause du Haut commissariat pour les Réfugiés de l’Onu (UNHCR).

Le centre, où se mélangent futurs demandeurs d’asile, policiers, militaires mais aussi volontaires et ONG, permet aux migrants de s’enregistrer et de quitter la ville pour la Serbie par trains, bus voire taxis. Ils y reçoivent les premiers soins, de l’eau, un peu de nourriture mais surtout un soutien logistique pour la suite de leur périple.

Depuis le 19 juin, les migrants peuvent circuler légalement dans le pays s’ils déclarent vouloir demander l’asile. Ils disposent alors de 72 heures pour rejoindre un autre bureau et se porter candidat. Mais le cas n’est, d’après les autorités locales, encore jamais arrivé et ces personnes souhaitent simplement quitter le pays au plus tôt pour s’enfoncer dans l’Union européenne.

Ce pays, confronté à une situation politique et économique critique sur fond d’écoutes illégales, de suspicions de corruption dans les hautes sphères et d’un taux de chômage dépassant les 30%, a pour l’instant trouvé un équilibre précaire en laissant passer librement les personnes qui fuient leur pays. Mais tous s’inquiètent de l’hiver qui arrive ou d’une décision serbe de fermeture des frontières. L’ex-République yougoslave de Macédoine ne dispose en effet pas des infrastructures nécessaires pour passer du statut de pays de transit à celui de pays d’accueil.

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