En France, la peur de l’apocalypse inquiète la police anti-secte

pour la police française anti-secte, les discours apocalyptiques, à l’approche de 2012, constituent un risque de dérives sectaires, voire de suicides collectifs.

Les discours apocalyptiques, à l’approche de 2012, constituent un risque de dérives sectaires, voire de suicides collectifs.

La fin du monde n’aura pas lieu en 2012. Les dangers des discours apocalyptiques sont dénoncés en France dans le rapport annuel de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) publié ce mercredi.

La Miviludes insiste particulièrement, en raison du calendrier, sur les risques « réels accrus » de suicides collectifs induits par l’annonce de l’Apocalypse pour le 21 décembre 2012, sans aucun fondement scientifique. Il s’agit de la 183e annonce de fin du monde identifiée depuis la chute de l’Empire romain, avancée régulièrement par des mouvements millénaristes, comme les Témoins de Jéhovah.

« Cette date précise se fonde sur le calendrier Hotzkin de la civilisation précolombienne des Mayas », note Georges Fenech, président de la Miviludes, « et le passage à l »ère du Verseau ». S’y ajoute des « mauvais présages astrophysiques, scientifiquement non validés: alignement de notre Soleil avec le centre de la Voie lactée, inversion des pôles magnétiques, suractivité des tâches solaires », poursuit-il. Cette prophétie est véhiculée notamment par la mouvance « New Age », nébuleuse areligieuse qui s’appuit sur des croyances et pratiques diverses: télépathie, critaux, ufologie (Ovni), etc.

« Qui ne se souvient de la tragédie de l’Ordre du Temple Solaire? »

Plus de 2,5 millions de pages Internet sur ce thème ont été référencées par un moteur de recherche américain. La peur de cataclysmes astrophysiques entretenue, par des gourous leur permet d’asseoir « une emprise physique ou psychologique sur des individus, voire la captation de leurs biens financiers ».

La Miviludes s’inquiète des « risques accrus » de dérives sectaires. « Qui ne se souvient de la tragédie de l’Ordre du Temple Solaire? », interroge Georges Fenech. 74 adeptes avaient péri, en France, en Suisse et au Canada entre 1995 et 1997 persuadés de l’approche de l’Apocalypse. Le rapport évoque d’autres suicides collectifs, comme ceux du Temple des Peuples (914 morts au Guyana en 1978) ou à la « Porte du Paradis » (39 morts en Californie en 1997).

Notant que les groupes apocalyptiques « enregistrent un regain d’activité sans précédent dans de nombreux pays », la Miviludes, dépendant de Matignon, propose aux pouvoirs publics l’adoption d’un « protocole de vigilance » pour repérer les risques de passage à l’acte, y compris via internet.

Levif.be avec Belga

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