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Elon Musk: « sans somnifère, je n’arrive pas à fermer l’oeil »

Le Vif

Alors que les ennuis s’accumulent pour le fabricant de voitures électriques Tesla, son imprévisible patron Elon Musk s’est longuement confié au New York Times sur son état d' »épuisement » et de stress.

Il doit jongler entre un tweet controversé qu’il a posté début août, suscitant une pagaille boursière, la révélation dans les médias d’enquêtes sur les informations concernant un des modèles de Tesla, ainsi que la plainte d’un ancien employé. « L’année écoulée a été l’année la plus difficile et la plus douloureuse de ma carrière (…) C’était atroce », affirme Elon Musk dans un entretien au quotidien américain, qui le décrit comme « passant du rire aux larmes » au cours de la conversation, et s’étranglant à plusieurs reprises sous le coup de l’émotion.

Selon la presse américaine, le gendarme de la Bourse (SEC) a demandé des explications au groupe après un tweet du 7 août de M. Musk évoquant son intention de retirer Tesla de la cote et assurant avoir un « financement assuré » pour cette opération.

La SEC voudrait savoir si ces informations étaient bien réelles et aurait envoyé une demande formelle en ce sens, signe de l’ouverture d’une enquête officielle.

Le gendarme de la Bourse aurait aussi, selon le Wall Street Journal, envoyé des requêtes aux membres du conseil d’administration de Tesla pour savoir dans quelle mesure ils étaient au courant du projet de M. Musk.

– Transparence –

Le PDG de Tesla affirme ne pas « regretter » cette annonce qui rompt avec les usages en matière de communication financière, invoquant une tentative de transparence et assurant qu’il a agi seul, rapporte le New York Times.

Dans un autre dossier, la SEC a, selon le Wall Street Journal, envoyé en 2017 à un sous-traitant du fabricant de voitures électriques une requête officielle afin de tenter de déterminer si le groupe n’avait pas apporté des informations erronées au sujet de la production du Model 3, destiné au grand public.

Tesla rencontre depuis son lancement d’importants problèmes de production conduisant à des retards de livraison.

Elon Musk, coutumiers des coups de sang et des messages controversés sur Twitter, avait dans un premier temps affirmé vouloir produire 200.000 véhicules pour fin 2017, estimation ensuite révisée à 20.000 voitures. Le groupe en a au final produit 2.700 l’an dernier, rappelle le Wall Street Journal.

A ces enquêtes de la SEC s’est ajoutée jeudi l’annonce d’une plainte d’un ancien salarié de Tesla déposée le 9 août auprès de l’autorité par le cabinet d’avocats qui le représente, Meissner Associates.

Selon Karl Hansen, qui travaillait au sein d’une division chargée de la sécurité interne jusqu’en juillet, Tesla aurait espionné des salariés en piratant notamment leurs téléphones portables et leurs ordinateurs.

– « Le pire à venir » –

Contacté par l’AFP, Tesla assure que les accusations de M. Hansen « ont été prises très au sérieux » quand il les a portées à l’attention du groupe.

Certaines de ses affirmations sont « simplement mensongères », selon Tesla. D’autres « n’ont pas pu être corroborées » et le groupe a alors suggéré « d’engager des mesures d’enquête supplémentaires ».

« Je pensais que le pire était passé, je pensais que c’était fini », a assuré Elon Musk auprès du New York Times. « Le pire est passé d’un point de vue opérationnel » pour Tesla « mais du point de vue de la douleur personnelle, le pire est encore à venir. »

M. Musk s’en est également pris dans le New York Times aux investisseurs qui spéculent sur la baisse du cours de Tesla, une stratégie boursière connue sous le nom de « ventes à découvert », expliquant qu’ils étaient responsables « d’une grande partie de son stress ».

Interrogé sur la question de savoir si son travail nécessite un impact sur sa santé, il répond: « Ce n’est pas si bon pour ma santé. Je suis déjà venu voir des amis qui sont vraiment inquiets pour moi.  » Pour l’aider à s’endormir quand il est loin de son bureau, il prend le zolpidem. Cela ne peut normalement être utilisé que pendant une courte période. « C’est souvent un choix: prendre le médicament ou ne pas dormir du tout », dit Musk. Certains membres de son conseil d’administration craignent cependant que le médicament soit également responsable de ses sessions de Tweet tard dans la nuit.

Selon le journal américain, qui ne cite pas ses sources, Tesla tente de trouver un numéro deux à Tesla afin de « soulager M. Musk de certaines pressions ».

Le principal intéressé a assuré au New York Times qu’il ne comptait pas abandonner ses fonctions à la tête de Tesla. Mais Elon Musk a ajouté: « Si quelque peut faire mieux que moi, tenez-moi au courant. Ils peuvent avoir le poste. »

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