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« Elever une fille, c’est comme arroser le jardin du voisin » (proverbe indien)

Stagiaire Le Vif

L’équipe Dahez Roko Abhiyan s’est lancée dans une campagne de sensibilisation contre le système de dot, en Inde.

Plus de 8000 femmes meurent chaque année en Inde, car leurs familles ne peuvent payer l’intégralité de leurs dots. Le système de dot a été interdit par l’Inde en 1961. Pourtant, son usage reste largement répandu dans les communautés musulmanes et hindoues. Afin de sceller un mariage, la famille de la jeune fille doit payer un montant spécifique, ou attribué certains de leurs biens (la dot) au futur époux. Cette dot sert à compenser les frais de l’époux à l’entretien de sa femme.

L’usage de cette coutume continue à porter préjudice aux femmes indiennes. Elles se font harceler par leur mari lorsque leur famille ne parvient pas à verser le montant exact de la dote. Certaines femmes vont jusqu’au suicide.

L’équipe Dahez Roko Abhiyan (DRA) a lancé une campagne pour lutter contre ce type de pratiques. Elle a commencé, à titre expérimental, par se concentrer sur les communautés musulmanes de l’état de Jharkhand. Elle s’est rendue dans différents villages pour expliquer à ses habitants que le système de dot n’est pas en accord avec ce que prône l’Islam. DRA a impliqué dans son entreprise, des imams et des Qazis, une sorte de juge musulman. Ces Qazis ont affirmé au villageois qu’ils refuseraient de célébrer le mariage si la famille de la mariée devait payer une dot. Cette initiative s’est révélée fructueuse. Alors que le système de dot était encore en application dans 95% des mariages célébrés dans ces régions, le taux a chuté à 5% après les visites de l’équipe DRA, rapporte le Guardian. Certaines familles ont même remboursé le montant de la dot que leurs fils avaient perçu lors de leur mariage.

L’équipe DRA espère que leur initiative touchera également la communauté hindoue. Selon des chercheurs, le taux élevé de mortalité de foetus féminin chez les hindous est lié à l’usage de la dot. 12 millions de foetus féminins auraient ainsi été avortés dans le pays au cours trente dernières années, selon une étude britannique sortie en 2011.

Avoir une fille est en une énorme contrainte financière pour les familles. Elles doivent parfois vendre leur bien, et même mendier afin de pouvoir rassembler la somme nécessaire pour payer le montant de la dot.

Le journaliste et activiste Santash Prasad est convaincu que si l’initiative de la DRA continue, le taux d’avortement des foetus féminins chutera.

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