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Elections: la Suisse se « barricade », selon la presse

Le Vif

Le virage à droite de la Suisse avec la spectaculaire poussée dimanche de l’UDC, la droite populiste anti-immigration et hostile à l’Union Européenne, interpelle les médias helvétiques qui y voient une volonté des Suisses de « se barricader » dans ces périodes d’incertitude.

« La Suisse se jette dans les bras de la droite dure« , constate lundi Le Courrier à Genève. »c’est bien une politique néolibérale et de démantèlement social qui a obtenu un feu vert » dimanche.

« Inutile de se pincer le nez, la Suisse, du moins la moitié des électeurs, a voté à droite, très à droite », note le journal La Côte. L’UDC a le mérite de livrer un message intelligible par tous: la Suisse doit se replier pour sauvegarder ses intérêts, note-t-il.

La Tribune de Genève déplore un peu tard l’absence de débat sérieux pendant la campagne sur la question de l’asile et de l’immigration, les adversaires de l’UDC préférant « ne pas lui faire de publicité » avec ce thème numéro un de l’Union démocratique du centre.

Les candidats « au lieu de leurs coups de gueule habituels, se sont tus. Ils ont même montré de la compassion, sans lâcher sur le fond. Les Suisses pouvaient donc voter UDC sans rougir pour endiguer la montée du péril », observe le journal.

Les dirigeants de l’UDC « rassurent en cette période d’instabilité migratoire et économique. Ils disent sauver la Suisse en la figeant. Une vaste supercherie mais si bien enrobée », poursuit l’éditorialiste du quotidien genevois.

La Neue Zürcher Zeitung estime que les victoires de l’UDC et du PLR, le parti des libéraux radicaux ne constituent pas une surprise. Elles représentent un « retour à la normalité ». Lorsque le peuple pense différemment qu’une grande partie du Parlement, des corrections deviennent inéluctables, estime le journal de Zurich.

Face à la demande de l’UDC formulée dés dimanche soir d’avoir un portefeuille de plus dans le futur gouvernement élu par le Parlement le 9 décembre prochain la presse s’interroge.

« Aujourd’hui, rien n’indique qu’un second membre de l’UDC au Conseil fédéral (gouvernement) puisse résoudre l’équation complexe d’un parti incapable de gouverner avec les autres formations politiques », écrit Le Temps.

Si l’UDC présente un candidat valable, le Parlement devrait prendre le verdict du peuple au sérieux et l’UDC respecter ses devoirs, souligne l’Aargauer Zeitung. Enfin, pour la NZZ, le résultat de ces élections doit faciliter le respect « du droit légitime de l’UDC à un deuxième siège au gouvernement ».

La rentrée s’annonce chaude au nouveau Parlement où la droite dispose désormais sur le papier d’une courte majorité de 101 représentants sur les 200 élus du Conseil National, la chambre basse.

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