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Elections européennes : « Cette fois, c’est différent ». Vraiment ?

« Agir, réagir, accomplir » (en anglais : act, react, impact), tel sera le slogan de la nouvelle campagne du Parlement européen qui s’adresse aux 400 millions d’électeurs européens dans les 28 Etats de l’Union en prévision des élections de 2014.

Une campagne de plus pour une institution qui peine à se faire connaître ? Les communicateurs du Parlement ont donc jugé utile d’accrocher au slogan ce bout de phrase : « Cette fois, c’est différent ». « C’est différent parce que les électeurs n’auront jamais eu autant d’influence, et s’ils veulent changer quelque chose en Europe, c’est le lieu pour le faire », expliquait en marge de la dernière session à Strasbourg Steve Clark, directeur des Relations avec les citoyens (sic) au sein du PE.

Lancée par l’institution elle-même (qui avait invité pour l’occasion une centaine de journalistes), la campagne se veut « politiquement neutre » : « Elle met en lumière l’impact grandissant du PE sur la vie quotidienne des citoyens et pourquoi c’est important de participer à ces élections. Tout le reste est du ressort des hommes politiques, y compris l’adhésion au projet européen ou son rejet », exprimait Steve Clark.

De fait, le poids de l’Europe ne cesse de croître : lors de la session plénière qui vient de s’achever, un grand pas a été entrepris en vue de la supervision bancaire, tandis qu’en matière de télécoms, le président de la Commission José Manuel Barroso a évoqué la disparition des frais liés au roaming, en réponse à une demande de l’europarlement.

Mais c’est aussi le poids du vote qui augmente : l’électeur ne décidera pas seulement des majorités politiques, mais influencera également le choix du président de la Commission. Pour la première fois, le Parlement désignera celui qui succédera à José Manuel Barroso, lui qui n’a jamais été choisi que par les chefs d’Etat et de gouvernement.

Cette évolution tombe bien : dans un sondage Eurobaromètre publié le 6 septembre, 55% des sondés affirment qu’ils voteraient plus volontiers aux Européennes si le choix du président de la Commission s’avérait davantage démocratique.

Combien coûtera la campagne ? 16 millions d’euros. Trop ? « Cela ne fait jamais que 0,0316 euro par citoyen. C’est le minimum pour que les citoyens soient informés et puissent choisir en connaissance de cause. Et le prix ne sera jamais trop haut s’il s’agit d’éviter les conflits et les guerres », assène Juana Lahouse Juarez, directrice de la communication au sein du PE.

Mais cette campagne n’enchante pas tous les eurodéputés : « C’est de l’argent gaspillé ! », tonne Philippe Lamberts (Ecolo/Verts), pour qui la seule publicité qui compte reste le travail des parlementaires eux-mêmes. Pour sa collègue Marianne Thyssen (CD&V/PPE), « ce sont d’abord nos actions pour protéger les citoyens des bouleversements financiers et pour créer davantage de jobs qui doivent motiver les citoyens à voter ».

La campagne se poursuivra au-delà du scrutin, jusqu’à la nomination du nouveau président de la Commission.

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