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Egypte : les principaux candidats définitivement exclus de la présidentielle

L’ancien chef des services secrets égyptien Omar Souleimane, le candidat des Frères musulmans Khairat al-Chater et le salafiste Hazem Abou Ismaïl sont définitivement écartés de l’élection du 23 et 24 mai.

Les cartes sont rebattues. Les trois principaux candidats à la présidentielle égyptienne des 23 et 24 mai ne seront pas de la course. La commission électorale égyptienne a définitivement exclu mardi soir dix des candidats à la présidentielle de mai, dont l’ancien vice-président Omar Souleimane et les islamistes Khairat al-Chater et le salafiste Hazem Abou Ismaïl.

« La commission a rejeté tous les appels présentés par les dix candidats écartés », sur 23 personnes ayant fait acte de candidature, a rapporté l’agence officielle Mena. C’est samedi que la commission avait annoncé avoir écarté les dix hommes. les candidats, qui avaient 48 heures pour contester cette décision, avaient fait appel de cette décision.

Les motifs réels de ces rejets restent obscurs. Dans le désordre institutionnel qui caractérise l’Egypte aujourd’hui, on peut y voir « un partie d’échec entre l’armée qui dirige le pays et les Frères musulmans (tu prends mon roi je prends ton roi) », selon Sophie Pommier, enseignante à Sciences Po Paris.

Al-Chater: les Egyptiens doivent se tenir prêts « à descendre pour protéger la révolution »

Khairat al-Chater, le n°2 choisi par les Frères musulmans pour les représenter, a réagi en appelant les Egyptiens à se tenir prêts « à descendre pour protéger la révolution parce qu’elle s’expose à un grand danger » et à « lutter contre toute opération de fraude ou d’achat de voix qu’ils sont en train de préparer ». S’adressant à des centaines de ses partisans au Caire, il a aussi promis de rester « vigilant face à toute ruse » et juré de « faire tomber les restes du régime de Moubarak ».

Les Frères musulmans (37% des voix aux législatives de l’hiver dernier) avaient anticipé la décision de la commission en présentant un candidat « alternatif », le président de leur formation politique, le Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ) Mohammed Morsi. La confrérie islamiste, première force politique du pays, reste donc dans la course.

Du côté des salafistes (28% aux législatives), des centaines de partisans de Hazem Abou Ismaïl, brandissant des photos de lui, se sont rassemblés mardi soir devant le siège de la commission électorale pour protester contre l’élimination de leur champion.
Parmi les candidats restant en lice figurent l’ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa, l’ex-membre des Frères musulmans Abdelmoneim Aboul Foutouh et le dernier chef de gouvernement de Hosni Moubarak, Ahmad Chafiq.

Exclusion des « fellouls » des postes à responsabilités

Le Parlement a par ailleurs approuvé un amendement visant à interdire aux piliers de l’ère Moubarak, les fellouls (les « résidus » de l’ancien régime) surnommés de se présenter à des élections pour des postes à haute responsabilité. Le texte doit toutefois être d’abord approuvé par l’armée pour pouvoir entrer en vigueur.
Incertitudes sur la rédaction de la future constitution
La tourmente provoquée par l’exclusion de près de la moitié des candidats se double d’incertitudes sur la rédaction de la future constitution. La commission chargée de préparer la future loi fondamentale, formée par le Parlement dominé par les islamistes, vient d’être suspendue par décision de justice.

L’armée, qui a prévu de remettre le pouvoir aux civils fin juin, une fois le président élu, a tenu à affirmer mardi que la présidentielle aurait lieu à la date prévue, pour dissiper les craintes que les incertitudes politiques favoriseraient son maintien au pouvoir.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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