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Egypte: le gouvernement appelle à « la raison »

Le gouvernement égyptien a appelé à la « raison » après les affrontements meurtriers entre manifestants et force de l’ordre au Caire. Des centaines de manifestants occupent toujours la place Tahrir.

« Ce qui se passe depuis ce matin est dangereux et a un impact direct sur la marche du pays et de la révolution », a affirmé le gouvernement dans ce texte, faisant allusion aux violents affrontements qui ont fait samedi un mort au Caire.

« Manifester pacifiquement est un droit constitutionnel inaliénable », mais « le fait que les événements se sont déroulés de cette manière (…) nécessite de la part de tous de se montrer raisonnables et responsables », a poursuivi le conseil des ministres, qui dépend de l’armée depuis le départ du président Hosni Moubarak chassé par une révolte populaire en février.

Le gouvernement a dit examiner actuellement « les circonstances (dans lesquelles se sont déroulés) les événements » qui « seront exposées dans la transparence et la clarté au peuple dans les jours à venir », a poursuivi le communiqué.

Par ailleurs, le gouvernement égyptien a annoncé la tenue d’une réunion dimanche afin de discuter des événements sur la place Tahrir. Cependant, un responsable de la sécurité a fait état de rassemblements de contestataires devant les bâtiments de la direction de la sécurité à Alexandrie (nord), ainsi que dans les villes d’Assouan (sud) et de Suez, sur la mer Rouge.

La place Tahrir toujours occupée

Plusieurs centaines d’Egyptiens occupaient ce dimanche matin la place Tahrir au Caire, tandis que des heurts sporadiques opposaient la police à des manifestants aux abords du ministère de l’Intérieur situé à proximité de l’emblématique place, a constaté une journaliste de l’AFP.

La police anti-émeutes tirait régulièrement des gaz lacrymogènes tandis que des dizaines de protestataires dressaient des barricades aux abords du bâtiment ministériel. Dans des hôpitaux improvisés dans les mosquées aux abords de la place Tahrir, quelques manifestants étaient soignés pour des intoxications au gaz lacrymogènes et d’autres après avoir été touchés par des balles en caoutchouc ou des plombs de chasse, a constaté la journaliste.

Sur la place, des groupes de manifestants scandaient des slogans hostiles au pouvoir militaire, réclamant la chute du maréchal Hussein Tantaoui, à la tête du Conseil suprême des forces armées qui dirige le pays depuis le départ du président Moubarak, chassé par une révolte populaire en février.

« Le Conseil des forces armées poursuit la politique de Moubarak, rien n’a changé après la révolution », a déclaré à l’AFP Khaled, 29 ans, alors qu’il installait une tente au centre de la place Tahrir. De nombreuses personnes brandissaient des grenades lacrymogènes et des balles de fusils de chasse, alors que d’autres balayaient la place jonchée de détritus calcinés.

Dans la nuit, des affrontements ont fait deux morts et des centaines de blessés, dont certains dans un état grave, au Caire et à Alexandrie. Le premier scrutin législatif depuis la chute de M. Moubarak doit débuter le 28 novembre.

LeVif.be, avec Belga.

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