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Edith Piaf aurait eu 100 ans, et reste l’éternelle icône de l’esprit de Paris

Le Vif

Cent ans après sa naissance, Edith Piaf reste l’icône de Paris aux yeux du monde, comme l’ont montré les multiples hommages rendus à la capitale française à travers ses chansons après les attentats du 13 novembre.

La « Môme », née le 19 décembre 1915 à Belleville, dont la mémoire a été honorée samedi lors d’une messe dans une église de ce quartier populaire de Paris et devait l’être pendant tout le week-end par des récitals dans la salle de concert de la Philharmonie, s’est retrouvée érigée en symbole de la France au côté du drapeau tricolore, de la Tour Eiffel et de la Marseillaise.

En larmes, Madonna a interrompu un concert à Stockholm pour chanter « La vie en rose ». A Los Angeles, c’est « L’hymne à l’amour » que Céline Dion a choisi pour rendre hommage aux victimes lors des American Music Awards (AMA).

Au Mexique, le club de football Tigres a diffusé « La vie en rose » après une minute de silence, tandis que sur les réseaux sociaux fleurissaient des extraits de sa version de « Sous le ciel de Paris » et des vidéos d’anonymes chantant « Je ne regrette rien ».

L’humoriste John Oliver, star de la chaîne américaine HBO, a même érigé cette croqueuse d’hommes à la vie tumultueuse en rempart de la France contre les jihadistes.

« Si vous faites une guerre à la culture et l’art de vivre français, bah bonne chance (…)! Ils vont amener Jean-Paul Sartre, Édith Piaf, du bon vin, des cigarettes Gauloises (…). Vous êtes foutus », a-t-il lancé lors d’un sketch devenu viral.

« Avant même le contenu de ses chansons, c’est sa voix qui a touché et ému les gens à travers la planète. La voix, ça résiste au temps et aux frontières et c’est assez émouvant de constater que la petite môme de Belleville est aux premières loges quand le pays traverse une tragédie », note son biographe Robert Belleret.

« Plus que la France, elle symbolise l’esprit parisien, la gouaille, la fraternité, le petit peuple de Paris. Elle a eu une vie un peu cabossée et elle n’a pas toujours suivi des chemins très orthodoxes, donc on ne peut pas la considérer comme une héroïne qui véhiculerait les valeurs françaises. Mais c’est une porte-parole parce qu’elle avait cette flamme, cette passion de faire son métier jusqu’à la limite de ses forces », estime-t-il.

Lady Gaga et Grace Jones

Piaf est la première artiste française à avoir eu une véritable audience internationale, notamment aux Etats-Unis. Et, à l’exception de Charles Aznavour, elle reste l’une des seules à avoir remporté un tel succès dans la langue de Molière. Depuis sa mort le 10 octobre 1963, sa notoriété ne s’est jamais démentie.

« La vie en rose », dont elle avait signé les paroles, figure année après année dans le top ten des chansons françaises rapportant le plus de droits d’auteur à l’international, au côté des tubes du moment signés David Guetta ou Daft Punk.

Le succès mondial du film du réalisateur français Olivier Dahan « La Môme », et l’Oscar remporté par l’actrice française Marion Cotillard ont encore ravivé l’aura d’une artiste dont les chansons ont aussi bien été reprises par Lady Gaga que Grace Jones, la rockeuse anglaise Anna Calvi et Frank Sinatra.

Preuve de l’intérêt qu’elle continue de susciter cent ans après sa naissance, des spectacles autour de ses chansons et de sa vie sont actuellement à l’affiche un peu partout dans le monde, de Rio à Budapest en passant par Londres, New York et bien sûr Paris.

« A l’autre bout du monde, on peut entendre Piaf dans un bistrot. Je me souviens d’avoir entendu L’hymne à l’amour dans un petit café sur la côte Pacifique au Chili, dans des magasins au Japon… Il n’y a pas beaucoup d’autres équivalents », témoigne M. Belleret.

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