Dallas © Reuters

Ebola aux USA: un mensonge et quatre bourdes

Le Vif

Lorsqu’un cas d’Ebola se déclare à Dallas au Texas de nombreuses erreurs seront commises. Des erreurs qui auraient considérablement augmenté le risque de propagation du virus au Pays de l’oncle Sam.

Tout commence par un mensonge. Thomas Eric Duncan, 42 ans, travaillait pour une compagnie de livraison à Monrovia. Lors de son départ vers Bruxelles sur un vol Brussels Airlines, il aurait menti en niant avoir été en contact avec quelqu’un atteint d’Ebola. Selon le ministère libérien de la santé, il avait transporté à l’hôpital un membre de sa famille quelques jours plus tôt. Ce qui est là aussi strictement interdit puisque tout patient doit être transporté par une équipe formée à cette tâche. Duncan s’envole néanmoins vers Dallas – en passant par Bruxelles – où il arrive en visiblement bonne santé.

Bourde n°1

Il tombe malade le 24 septembre. Le 26, il est tellement mal en point qu’il se rend à l’hôpital. Malgré le fait qu’il avoue spontanément qu’il revient tout juste d’Afrique et que sa compagne précise qu’il vient même du Libéria, le médecin qui le soigne n’en sera pas informé. Il y aurait eu une petite erreur de communication à l’accueil. Du coup le médecin lui prescrit des antibiotiques et le renvoie chez lui.

Bourde n°2

Le 28 septembre, Duncan est tellement malade qu’on appelle une ambulance. Les médecins ont alors de fortes présomptions qu’il s’agit d’Ebola. Il sera enfin mis en quarantaine. Rien pour l’ambulance, par contre, qui continuera à transporter des patients sans avoir fait l’objet de mesures spéciales. Elle est désormais mise hors service.

Bourde n° 3

Le 30 septembre, le Centers of Disease Control and Prevention (CDC) prend les choses en mains. Le CDC a le savoir et le personnel nécessaire pour traiter ce genre de cas. Sauf que, là aussi, il y a eu des problèmes de communication et que tout ne s’est pas déroulé selon les protocoles.

Thomas Frieden, directeur CDC, précise lors d’une première conférence de presse que le risque de contamination était de zéro pour les passagers qui ont partagé le même vol vers Dallas. Ce qui n’était pas le cas de ceux qui avaient été en contact avec Duncan quand il était déjà malade. Ces derniers font l’objet d’un suivi médical. CNN se demande tout de même pourquoi, s’il n’y avait vraiment aucun risque, a-t-on tout de même contacté tous les passagers du vol ? Par ailleurs, ceux qui ont été susceptibles d’avoir été en contact avec le patient lorsqu’il était déjà malade étaient au départ estimé de 12 à 18 personnes. Par la suite ce chiffre grimpe à 100 personnes à risque. Ces personnes seront suivies durant 21 jours après avoir été en contact avec le patient (l’incubation de la maladie allant de 2 à 21 jours).

Bourde 4

La CDC a obligé Louise, la femme avec qui Duncan a dormi jusqu’à ce qu’il soit placé en quarantaine, à rester confinée chez elle avec un enfant et ses deux cousins qui sont adultes. Pour l’instant aucun d’eux n’est malade. Mais la CDC n’a toujours pas désinfecté la maison. Les draps sales sont toujours en place et les serviettes de bain souillées sont stockées dans un sac. David Lakey, chef des services d’hygiène du Texas, a reconnu qu’il s’agissait là d’une erreur et que les proches auraient dû être placés dans un autre appartement et que l’ancien aurait dû être désinfecté. Si les autorités n’ont trouvé que maintenant une compagnie qui est prête à le faire, c’est que les candidats n’étaient pas légion.

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