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Du polonium au piratage, les espions de Moscou à la manoeuvre

Le Vif

Des agents dormants aux Etats-Unis, un empoisonnement à Londres et des accusations d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine : source de tensions entre Washington et Moscou, les agissements présumés des espions russes ou soviétiques à l’étranger constituent une longue liste.

En voici quelques uns des plus notables:

Espionnage nucléaire

Adaptée à l’écran par Steven Spielberg dans le thriller « Le Pont des Espions », sorti l’an dernier, l’histoire de Rudolf Abel est celle d’un espion soviétique arrêté par le FBI en 1957 — en pleine Guerre froide — alors qu’il espionnait les Etats-Unis sur leur territoire.

L’espion fut échangé en 1962 contre Francis Gary Powers, pilote d’un avion-espion abattu par un missile soviétique en 1960 au cours d’un vol de reconnaissance au-dessus de l’URSS.

Rudolf Abel, de son vrai nom William Fischer, avait été envoyé aux Etats-Unis en 1948 par le KGB. Il vivait à New York, se présentant comme artiste et photographe, mais coordonnait en réalité un réseau d’espionnage nucléaire au profit de l’URSS.

L’espion communiquait avec ses supérieurs via des « boîtes aux lettres mortes » placées dans New York.

Julius et Ethel Rosenberg, exécutés en 1953 pour complot en vue d’espionner à l’issu d’un procès controversé, faisaient partie de son réseau. Le juge qui les a condamnés a affirmé que les informations qu’ils ont transmises ont aidé l’Union soviétique à développer la bombe nucléaire au début de la guerre froide.

Les « 5 de Cambridge »

Ancien n°2 du contre-espionnage britannique, Kim Philby est démasqué en 1963 : l’homme est une taupe de Moscou, membre du « Cambridge Five », un réseau d’agents soviétiques qui opérait en Grande-Bretagne dans les années 1940.

Ces agents avaient été recrutés par l’URSS dans les années 1930 parmi l’élite à l’Université de Cambridge, et occupaient différents postes aux services de renseignements intérieurs (MI5) et extérieurs (MI6) britanniques notamment.

Découvert, Philby s’enfuit en 1963 en Union soviétique, où il meurt en 1988 à 76 ans.

Une vidéo datant de 1981, retrouvée par la BBC dans les archives de la Stasi, le montre donnant une conférence sur ses techniques devant des membres de la Stasi, la police politique d’ex-RDA. Il y explique notamment comment il avait sympathisé avec des archivistes du MI6 pour pouvoir ramener chez lui des documents classifiés.

Assassinats

Le révolutionnaire russe Léon Trotski est assassiné en 1940 à Mexico, un pic à glace planté dans le crâne, une opération orchestrée par le NKVD, l’ancêtre du KGB, sur ordre de Staline.

Le KGB a également été accusé du meurtre d’un dirigeant nationaliste ukrainien, Stepan Bandera, empoisonné par un agent du KGB en 1959 à Munich, et de l’assassinat du dissident bulgare Georgi Markov à Londres en 1978, à l’aide du célèbre « parapluie bulgare » empoisonné.

En janvier dernier, la justice britannique a estimé que le président russe Vladimir Poutine avait « probablement » approuvé l’empoisonnement au polonium en 2006 par deux agents russes du FSB (nouveau nom du KGB) à Londres de l’opposant Alexandre Litvinenko, ex-espion du KGB.

Aldrich Ames

Cet Américain agent de la CIA (Central Intelligence Agency) a travaillé en Turquie, au Mexique, en Italie puis au centre du contre-espionnage américain avant d’être découvert en 1994. Il a commencé à transmettre des informations à l’Union soviétique dans les années 80 mais n’a fait naître des soupçons que bien plus tard, notamment à cause de son train de vie somptuaire.

Selon un rapport du ministère de la Justice, sa trahison a entrainé une « perte catastrophique et sans précédent de sources de renseignement soviétiques » en 1985 et 1986.

Les agents « dormants »

En 2010, les Etats-Unis arrêtent et expulsent dix présumés agents d’une « cellule dormante » russe, trahis par un transfuge.

L’agent le plus célèbre de ce groupe était Anna Chapman, une rousse sémillante qui gravitait dans la haute société de Manhattan sous couvert de ses activités d’agent immobilier.

Le réseau avait pour mission d’infiltrer les milieux politiques américains même si les informations qu’ils ont transmises ont été présentées par des responsables américains comme étant pratiquement sans valeur.

Ils ont été échangés à l’aéroport de Vienne contre quatre Russes reconnus coupables d’espionnage au profit de l’Occident.

Après son expulsion; Anna Chapman a lancé une ligne de vêtement en Russie, est devenue une présentatrice à la télévision, a demandé en mariage le lanceur d’alerte Edward Snowden et a posé en lingerie dans le magazine russe pour hommes Maxim.

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