Drogues : toujours plus de nouvelles substances en Europe
Les nouvelles substances psychoactives (NSP) se multiplient à une vitesse considérable sur le marché européen, et cette augmentation va se poursuivre « à la même vitesse », rendant de plus en plus diffficile leur contrôle, a estimé jeudi à Lisbonne Wolfgang Götz, directeur de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies(OEDT).
En 2014 sont apparues plus d’une centaine de nouvelles substances, une moyenne de deux par semaine. Vendues comme « euphorisants légaux », elles sont souvent présentées comme substitut aux drogues illicites existantes, mais parfois mortelles.
En tout, « nous surveillons plus de 450 nouvelles substances, plus de quatre fois plus qu’il y a quatre ans », a précisé M. Götz. « Elles sont le plus souvent vendues comme des alternatives aux stimulants et au cannabis ».
Le nombre « des substances psychoactives va continuer à augmenter à l’avenir à la même vitesse qu’aujourd’hui » car « elles sont bien trop faciles à produire et il y a beaucoup d’argent en jeu », a-t-il estimé. « La plupart des pays doivent faire une nouvelle loi pour chaque nouvelle molécule qui apparaît », ce qui incite les fabricants à innover, a-t-il expliqué lors de la présentation du rapport annuel de l’OEDT, dévoilé jeudi à Lisbonne.
Beaucoup de ces NSP, mais aussi les drogues plus traditionnelles, sont disponibles en ligne, déplore l’observatoire, sur le « web visible » mais aussi sur les « cryptomarchés » ou les marchés du « deep web », plus caché.
« La lutte contre ces nouvelles drogues est l’une des pierres angulaires » de la politique de la Commission européenne, a relevé de son côté le Commissaire européen aux Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos. « Pour faire face à ces substances », la Commission européenne « a fait une proposition pour renforcer le cadre législatif », a-t-il souligné, appelant le Conseil et le Parlement européen à agir rapidement.
La Commission avait proposé, en 2013, un règlement européen pour accélérer l’interdiction de nouvelles substances psychoactives dans l’UE, un processus qui peut prendre jusqu’à deux ans aujourd’hui.