Elizabeth Warren © Reuters

Donald Trump trouve une opposante qui lui rend coup pour coup

Le Vif

Jusqu’à présent, Donald Trump insultait sans vergogne à peu près n’importe qui sur Twitter dans la campagne présidentielle américaine. Mais il vient de trouver une adversaire à sa mesure, une sénatrice démocrate dont le nom est susurré pour la vice-présidence, Elizabeth Warren.

Quand Hillary Clinton ignore généralement les attaques de son adversaire républicain qui l’appelle « Hillary la corrompue » à longueur de tweets, Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts (nord-est), ancienne professeur de droit à Harvard et grande critique de Wall Street, n’a pas d’états d’âme. Elle utilise Twitter comme le fait Donald Trump, à la manière d’un ring de boxe.

Il répond, ou attaque selon les jours. Elle cogne, avec des salves de tweets impitoyables.

Lorsque Donald Trump est devenu le seul républicain en lice pour la présidentielle, la semaine dernière, la guerre a commencé.

« Je vais me battre de tout mon coeur pour être sûre que le mélange toxique de haine et d’insécurité du @realDonaldTrump n’atteigne jamais la Maison Blanche », écrit sur Twitter Elizabeth Warren, 66 ans, démocrate à l’aile gauche du parti que certains avaient poussé en vain à se présenter à la présidentielle.

Elle dénonce dans une première série de tweets un candidat qui « incite ses supporters à la violence », « encense Poutine », « trouve cool d’être qualifié de despote » et « met en danger nos troupes en se disant pour la torture, illégale ».

« Ce qui va se passer maintenant va nous tester tous, républicains, démocrates et indépendants », ajoute-t-elle.

« Cela permettra de déterminer si nous avançons comme une seule nation, ou si nous volons en éclats aux mains d’un homme narcissique et qui divise ».

Trump la surnomme alors sur Twitter « la gourde Elizabeth Warren ». « J’espère qu’Hillary la corrompue choisira la gourde Elizabeth Warren comme colistière. Je les battrai toutes les deux ».

« +Gourde+ @realDonaldTrump? » s’amuse Elizabeth Warren le 7 mai. « Pour un gars avec +le meilleur vocabulaire+, c’est un surnom plutôt minable. Faible! »

Donald Trump l’attaque alors sur le fait qu’elle n’aurait pas de sang indien, une polémique soulevée durant sa campagne pour le Sénat en 2012, et la traite de menteuse.

Elle dénonce une « brute, qui n’a qu’une carte dans son jeu », celle « des mensonges offensants contre tous ceux qui l’attaquent ».

« @realDonaldTrump vomit des insultes et des mensonges car il ne peut pas avoir une conversation honnête sur sa vision dangereuse pour l’Amérique », ajoute-t-elle.

« Quoi que @realDonaldTrump dise, nous ne nous tairons pas. Nous ne reculerons pas. Cette élection est trop importante, il ne mettra pas un pied à la Maison Blanche ».

Télé-réalité ou présidentielle ?

« La gourde Elizabeth Warren est faible et inefficace. Ne fait rien. Des mots, pas d’action. Peut-être son nom indien? » tweete Trump le même jour.

Quelques jours de trêve et les attaques reprennent, sous les yeux de millions d’internautes.

On croit rêver. Télé-réalité? Cour de récréation? Difficile de penser qu’il s’agit d’une campagne présidentielle.

Elizabeth Warren, qui n’a pas pris position entre Hillary Clinton et Bernie Sanders et élude quand on lui demande si elle accepterait d’être vice-présidente de Mme Clinton, ne lâche rien.

Mercredi, c’est Trump qui a dégainé le premier, accusant la sénatrice d’avoir été l’une des élues les plus inefficaces du Sénat et de ne pas avoir eu « le cran de se présenter à la présidence », avant une demi-douzaine d’autres tweets rageurs.

« On a compris, @realDonald Trump. Quand une femme vous résiste, vous allez la traiter d’incapable. Hormonal. Moche », répond Elizabeth Warren.

Ses tweets se font plus ciselés, plus politiques, épinglant les déclarations du milliardaire sur le salaire minimum ou Wall Street, et rappelant les millions de dollars perdus par des étudiants escroqués dans l’affaire de l' »Université Trump ».

Et l’un de ses derniers tweets ne laisse aucun doute sur sa détermination: « @RealDonaldTrump: vos politiques sont dangereuses. Vos mots sont irréfléchis. Votre bilan est embarrassant. Mais votre traitement de faveur est terminé ».

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