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Dieudonné : enquête pour apologie du terrorisme

La justice française a ouvert lundi une enquête pour apologie du terrorisme contre le polémiste Dieudonné, plusieurs fois condamné pour antisémitisme, qui a écrit la veille sur sa page Facebook: « Je me sens Charlie Coulibaly », a annoncé le parquet de Paris.

« Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly », a écrit Dieudonné, détournant le slogan « Je suis Charlie » de soutien au journal satirique français Charlie Hebdo, victime mercredi du premier des attentats djihadistes de Paris, pour l’associer au nom d’Amédy Coulibaly, qui a tué quatre juifs deux jours plus tard dans la dernière attaque vendredi contre un supermarché casher de la capitale. « La décision a été prise (d’ouvrir une enquête) dès ce (lundi) matin », a indiqué le parquet de Paris. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait auparavant dénoncé l' »abjection » des propos du polémiste. Dans sa déclaration sur Facebook, qui a ensuite été supprimée, Dieudonné assurait avoir participé dimanche à Paris à la manifestation historique d’hommage aux victimes du terrorisme, tout en la tournant en dérision, la qualifiant notamment d' »instant magique comparable au big-bang ». L’humoriste a déjà été condamné par la justice française pour des propos antisémites. Le parquet de Paris avait déjà ouvert une enquête pour apologie du terrorisme début septembre après la diffusion d’une vidéo où Dieudonné ironisait sur la décapitation du journaliste américain James Foley par l’organisation Etat islamique (EI).

Dieudonné a répondu lundi dans une lettre publiée sur sa page Facebook à Bernard Cazeneuve. « Depuis un an, l’Etat m’a dans le viseur et cherche à m’éliminer par tous les moyens (…) Depuis un an, je suis traité comme l’ennemi public numéro 1, alors que je ne cherche qu’à faire rire, et à faire rire de la mort, puisque la mort, elle, se rit bien de nous, comme Charlie le sait, hélas. (…) Mais dès que je m’exprime, on ne cherche pas à me comprendre, on ne veut pas m’écouter. On cherche un prétexte pour m’interdire. On me considère comme un Amedy Coulibaly alors que je ne suis pas différent de Charlie », écrit notamment le polémiste.

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