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Deuxième journée de raids en Libye pour les F16 belges

L’armée belge a encore frappé en Libye: ses F16 ont attaqué pour la seconde journée consécutive des cibles non précisées en territoire libyen.

Les quatre chasseurs-bombardiers F-16 belges engagés dans l’opération « Aube de l’Odyssée » ont effectué lundi, pour la deuxième journée consécutive deux missions de bombardements sur la Libye. Une vague de deux avions qui avait décollé dans le courant de la journée depuis la base aérienne grecque d’Araxos d’où ils opèrent est revenue se poser peu après 18h00 locales (17h00 HB) après une mission de plus de quatre heures, dépourvue des bombes à guidage de précision que les F-16 emportaient au départ. Ces appareils ont effectué, en présence du ministre de la Défense, Pieter De Crem, des raids sur des objectifs non précisés en territoire libyen.

Une autre paire est revenue un peu plus tard, mais avec les quatre bombes de 500 livres (225 kgs) encore accrochées sous les ailes. Ces opérations sont conformes au mandat décidé par le gouvernement dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU qui vise à la protection de la population libyenne et à l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne, a indiqué M.De Crem, devant un important groupe de journalistes venus de Bruxelles.

M. De Crem a aussi choisi de leur montrer des images enregistrées de deux attaques réalisées dimanche sur des objectifs « de la défense aérienne » libyenne que les militaires ont demandé de ne pas décrire trop précisément pour ne pas mettre la sécurité des pilotes en danger. On y voit des F-16 belges larguer des « armes de précision » sur ces objectifs qui sont visiblement détruits après le passage des chasseurs.

Les avions belges participent depuis une semaine aux opérations de la coalition internationale mise sur pied après le vote de la résolution 1973 et le sommet de Paris. Ils se sont limités durant les premiers jours à des patrouilles aériennes également destinées à faire respecter l’embargo sur armes à destinations de la Libye décrété par les Nations Unies. Mais ils ont entamé dimanche les opérations offensives, alors que les principales menaces que posaient l’appareil militaire du colonel Mouammar Kadhafi « ne sont plus là », selon l’expression du commandant du détachement belge, le major Nico Claessens. « Nous pouvons (désormais) opérer au dessus de la Libye avec un risque acceptable », a-t-il dit, en se refusant à toute précision sur les missions effectuées par ses pilotes.

Le détachement belge présent à Araxos (Péloponèse), fort d’une centaine de personnes, dont dix pilotes, est constitué autour de la 349ème escadrille de Kleine-Brogel, qui se trouvait sur cette base pour une période d’entraînement prévue de longue date. En quelques heures, l’état-major a proposé au gouvernement (qui l’a accepté) de l’engager dans l’opération « Aube de l’Odyssée », avec quelques renforts en personnel et l’acheminement d’armements réels. « Nous étions prêts à participer à l’interdiction de survol dès le dimanche 20 mars au soir », soit moins de 48 heures après le vote de la résolution à New York, a expliqué le major Claessens. Les avions belges n’utilisent que des bombes de précision, guidées par laser ou par GPS, et disposent d’une nacelle (pod) de désignation et de guidage de type Sniper. Cet accessoire permet d’identifier des cibles à distance de sécurité et de guider les bombes, en indiquant de surcroit au pilote la zone dans laquelle des débris risquent de s’éparpiller. « Les armes sont configurables pour réduire les dommages » collatéraux, a assuré le major Claessen, qui commande la 349ème escadrille.

Araxos est située dans le Péloponnèse (sud-ouest de la Grèce), à environ trois quarts d’heure de vol des côtes libyennes, ce qui exige des pilotes de recourir à des ravitaillements en vol, une technique qu’ils maîtrisent tous.

LeVif.be, avec Belga

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