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Des réservoirs d’occasion pour l’eau radioactive à Fukushima

Stagiaire Le Vif

La compagnie Tepco (Tokyo Electric Power), gérante de la centrale accidentée de Fukushima, a reconnu, suite à la parution du quotidien Manichi Shimbun, que plusieurs réservoirs d’eau radioactive utilisés sur le site étaient en réalité des modèles d’occasion ; qui plus est les mêmes que celui qui avait laissé fuir près de 300 mètres cubes de liquide souillé en 2013.

La compagnie Tepco (Tokyo Electric Power), gérante de la centrale accidentée de Fukushima, a reconnu, suite à la parution du quotidien Manichi Shimbun, que plusieurs réservoirs d’eau radioactive utilisés sur le site étaient en réalité des modèles d’occasion ; qui plus est les mêmes que celui qui avait laissé fuir près de 300 mètres cubes de liquide souillé en 2013.

« Il est exact que certains réservoirs sont d’occasion », a expliqué un porte-parole, sans toutefois préciser combien. Selon ce même journal, il y en aurait entre 20 et 30. « Ce qui compte pour nous ce n’est pas qu’ils soient neufs ou pas, c’est qu’ils puissent tenir pendant cinq ans », a justifié ce dernier.

Des « points faibles »

Cependant, une personne en relation avec le fabricant, la société Tokyo Kizai Kogyo, a affirmé au Mainichi que l’entreprise « ne garantissait pas que ces réservoirs puissent stocker un liquide sans aucune fuite pendant une telle période ».

« Nous savons que le point faible ce sont les joints, mais nous pouvons les remplacer par des neufs », a poursuivi le porte-parole de la compagnie Tepco, déjà très critiquée.

La commande des réservoirs avait été passée dans l’urgence quelques semaines après l’accident par une firme créée par Tepco et le groupe de travaux publics Taisei Construction, selon un vice-PDG de Tepco, Zengo Aizawa. Toutefois, il semblerait que, pour limiter les délais de livraison des premiers exemplaires, le fabricant ait choisi de fournir d’abord des modèles d’occasion qu’il avait déjà loués ailleurs. « Ces modèles ont été choisis parce qu’ils pouvaient être livrés et montés rapidement », a ainsi avoué Tepco.

Comment ça marche ?

Ces énormes structures, de 11 mètres de haut sur 12 mètres de large pour les plus importantes, peuvent chacune stocker jusqu’à 1.000 tonnes d’eau ( soit le tiers d’une piscine olympique, NDLR). Constitués de plaques d’acier, ces réservoirs sont assemblés et scellés sur place, avec des joints de caoutchouc expansé.

Depuis la catastrophe, Tepco est obligé d’injecter de l’eau en continu pour refroidir le réacteur nucléaire endommagé. Une partie de ce liquide se retrouve dans le sol et contamine toute la zone. Tepco tente donc de récupérer cette eau en injectant une partie dans le circuit et en stockant l’autre partie dans ces fameux réservoirs.

Pour l’heure, le volume d’eau radioactive accumulée sur le site ne cesse de croître, d’après Le Monde. Ainsi, il y aurait déjà plusieurs centaines de milliers de tonnes d’eau, dont plus de 430.000 tonnes entreposées dans un millier de réservoirs.

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