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Des conservateurs se mobilisent « contre Trump »

D’influents membres du courant conservateur ont mobilisé un numéro entier du magazine National Review pour dénoncer la candidature de Donald Trump, dont ils craignent que les excès n’empêchent la reconquête de la Maison Blanche par un républicain.

« Contre Trump », clame sur sa couverture la National Review, un magazine prisé et très influent parmi les conservateurs américains. « Trump est un opportuniste politique, sans conviction philosophique, qui jetterait aux orties le large consensus idéologique au sein du GOP (« Grand Old Party », surnom du parti républicain, ndlr), en faveur d’un populisme sans frein mâtiné d’accent d’homme fort », fustige l’éditorial.

Il est suivi de 22 essais contre le milliardaire, par des voix connues des milieux conservateurs, qui toutes à leur façon dénoncent celui qui depuis l’annonce de sa candidature domine les sondages sur les primaires républicaines de la tête et des épaules. Ces plumes conservatrices ne mâchent pas leurs mots, qualifiant tour à tour Donald Trump d' »extraordinairement inculte », de « charlatan », d' »égocentrique volubile et creux » ou plus directement de « dingue ».

Cette attaque contre un des leurs, est une preuve supplémentaire de la panique qui est en train de s’emparer de l’establishment républicain effrayé par le style, le langage et le populisme de l’homme d’affaire.

Même Glenn Beck, lui-même considéré comme un ultra dont les outrances sur la chaîne Fox News ont longtemps défrayé la chronique dans les années 2000, voit dans la montée de Trump « une crise pour le conservatisme ». « Trump se moque de nous, défie tous les médias politiquement corrects et s’en prend à tous ceux qui montrent que l’empereur est nu », écrit pour sa part David McIntosh, le président du Club for Growth.

D’autres ont dénoncé les attaques personnelles dont le magnat de l’immobilier s’est fait une spécialité. D’autres soulignent que le milliardaire ne semble être venu que tardivement aux idées conservatrices, après avoir défendu l’avortement, le contrôle des armes à feu qui sont autant d’anathèmes pour les républicains.

Mais peu se sont penchés sur les causes profondes de la popularité de Donald Trump, qui se mesure dans les sondages mais aussi dans ses meetings.

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