Des MiG-29 et des Sukhoi Su-27 russes © Reuters

Des bombardiers russes accusés d’avoir volé trop près d’un avion de ligne

L’Islande a protesté lundi contre l’attitude de pilotes de bombardiers russes ayant volé trop près à son goût d’un avion de ligne qui avait décollé de Reykjavik, tandis que l’ambassade de Russie dénonçait une crainte irrationnelle.

L’incident, révélé par le quotidien islandais Morgunbladid, s’est déroulé jeudi. D’après le ministère islandais des Affaires étrangères, trois bombardiers russes ont volé de 6.000 à 9.000 pieds (de 1.800 à 2.700 m) en-dessous d’un avion de ligne qui se dirigeait vers Stockholm. Ils avaient « en partie le transpondeur allumé, mais sans transmettre leur altitude ou leur vitesse ».

La diplomatie islandaise a dit à l’AFP avoir « régulièrement exprimé sa réprobation face aux vols militaires russes non identifiés, en raison du danger que cela peut représenter pour les vols passagers. (…) Le ministère réitérera sa réprobation du fait de cet incident ».

Mais un porte-parole de l’ambassade de Russie à Reykjavik, Alekseï Chadisky, a estimé que le danger avait été exagéré.

« Il est tout à fait compréhensible que ce soit la façon dont est présentée l’affaire dans la presse locale. C’est une excuse pour rouvrir la base navale [américaine] à Keflavik. Le bon vieil avion ennemi russe ressuscite », a-t-il déclaré à Morgunbladid.

Le pilote de l’avion de ligne a déploré que les militaires russes évitent les signaux radar. « S’ils font une erreur en essayant de maintenir de la distance avec nous, il n’y a rien dans nos systèmes pour nous prévenir », a-t-il expliqué à Morgunbladid.

Les contrôleurs aériens islandais ont raconté à l’AFP avoir « alerté les pilotes des appareils dans la zone à ce sujet. C’est l’espace aérien international, donc il n’y avait là rien d’illicite ».

D’autres pays nordiques se sont plaints ces dernières années des vols militaires russes sans transpondeur, dispositif électronique qui permet d’identifier un appareil à son signal et de le suivre au radar.

L’Islande est membre de l’Otan sans avoir d’armée. Jusqu’en 2006, les Etats-Unis y avaient une base importante, à Keflavik, qu’ils ont fermée. Depuis 2008, les membres de l’Alliance atlantique déploient à tour de rôle des avions de leurs armées de l’Air respectives dans l’espace aérien islandais.

Contenu partenaire