Rudy Demotte © BELGA

Demandes d’asile: Demotte sous le feu des critiques parce qu’il refuse le plan d’accueil

Le bourgmestre de Tournai Rudy Demotte (PS), par ailleurs ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a exprimé vendredi son opposition au plan d’accueil des demandeurs d’asile approuvé la veille par le gouvernement, ce qui lui a valu des remarques acerbes du président du MR, Olivier Chastel.

« Engagé dans des combats humanistes et pour les Droits de l’Homme depuis mes tout premiers débuts en politique, j’assume pleinement la générosité de la Belgique envers les personnes qui subissent à travers le monde les affres politiques et même économiques », a affirmé M. Demotte dans un communiqué. « J’ai appris avec consternation que le secrétaire d’État (à l’Asile et à la Migration, Theo) Franken voulait concentrer sur Tournai entre 400 et 700 candidats réfugiés politiques ce qui revient à ghettoïser des poches entières de populations au statut précaire », a-t-il ajouté.

« En tant que socialiste, je ne peux l’accepter. Je l’accepte d’autant moins que Tournai ne connaît pas des indices socio-économiques très favorables. Son CPAS doit déjà faire face à une précarisation importante », a expliqué le bourgmestre en titre de la ville.

M. Demotte assure que lorsqu’il était membre du gouvernement fédéral, « il a toujours plaidé – en tant que progressiste- pour un accueil de qualité pour les réfugiés en détresse, ce qui suppose une vision et une stratégie claires pour leur intégration ».

« J’ai défendu alors une logique de partage de l’accueil, basée sur un équilibre géographique et socio-économique », poursuit-il.

« Ainsi, je trouverais équitable que les communes plus riches fassent un effort plus conséquent. Je ne vois à priori aucune stratégie inspirée de ces valeurs dans le plan du secrétaire d’Etat Franken », note encore M. Demotte.

Et il s’interroge sur le fait que la seule ville de Tournai se verrait dans l’obligation d’assumer entre un cinquième ou un tiers des quelque 2500 candidats réfugiés cités par Franken.

« Je ne cherche pas à soustraire Tournai de sa part de responsabilité mais je veux qu’on règle ce problème humanitaire équitablement et dignement », assure le bourgmestre, qui doit voir dans l’attitude du gouvernement fédéral (MR et consorts) « un calcul politique et peut être même une volonté implicite de mettre à mal la vie de notre cité ».

Le président du MR s’est pour sa part, lui aussi dans un communiqué, « étonné » de ce rejet catégorique « venant d’un ministre-président socialiste ».

Avec Belga

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