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Crash Egyptair : les débris retrouvés ne sont pas ceux de l’avion

La compagnie aérienne Egyptair a indiqué jeudi soir que les débris retrouvés plus tôt dans la journée en mer méditerranée n’étaient pas ceux de l’Airbus A320 qui a disparu dans la nuit de mercredi à jeudi et à bord duquel se trouvaient 66 personnes, dont un ressortissant belge.

La compagnie égyptienne avait auparavant annoncé en arabe sur Twitter la « découverte de débris qui pourraient être ceux du vol MS804 ». Elle s’est rétractée quelques heures plus tard. Les débris retrouvés « ne font pas partie de notre avion », a déclaré le vice-président d’Egyptair, Ahmed Adel, sur CNN. « Les opérations de recherche et de secours se poursuivent. »

Le président du Comité grec de sécurité aérienne avait déjà affirmé jeudi soir que les débris retrouvés jusque-là dans la zone proche du point de chute présumé du vol d’Egyptair « ne proviennent pas d’un avion ». « Mon homologue égyptien m’a confirmé aussi qu’il n’était pas avéré que ces débris venaient du vol d’Egyptair », a assuré le responsable grec Athanassios Binos à l’AFP.

Les causes du crash demeurent également l’objet de supputations. Tout en restant extrêmement prudent, le ministre égyptien de l’Aviation civile a estimé que cette situation pouvait « laisser penser que la probabilité (…) d’une attaque terroriste est plus élevée que celle d’une défaillance technique » pour expliquer sa disparition. Un peu plus tôt, le président français François Hollande avait déclaré qu' »aucune hypothèse » n’était « écartée » ou « privilégiée ». Paris a annoncé que trois enquêteurs français et un conseiller technique d’Airbus se rendaient jeudi au Caire pour participer aux investigations.

‘Aucun problème’

Paris a annoncé que trois enquêteurs français et un conseiller technique d’Airbus étaient partis au Caire pour participer aux investigations.

Cette catastrophe aérienne intervient un peu plus de six mois après l’explosion, le 31 octobre, d’une bombe à bord d’un avion russe qui venait de décoller de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh.

Cet attentat avait fait 224 morts et avait été revendiqué par la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a fait aussi de la France l’une de ses cibles prioritaires.

L’appareil d’EgyptAir transportait 56 passagers, dont un petit garçon et deux bébés, ainsi que sept membres d’équipage et trois officiers de sécurité, selon la compagnie nationale égyptienne.

Selon EgyptAir, 30 Egyptiens, 15 Français, un Britannique, un Canadien, un Belge, un Portugais, un Algérien, un Soudanais, un Tchadien, deux Irakiens, un Saoudien et un Koweïtien se trouvaient à bord.

Le ministère des Affaires étrangères du Canada fait état pour sa part de deux ressortissants canadiens à bord.

L’avion avait décollé de l’aéroport français de Roissy-Charles de Gaulle près de Paris peu après 23h00 (21H00 GMT) et devait atterrir au Caire à 03H05 (01H05 GMT).

L’avion, qui se trouvait à une altitude de 37.000 pieds (plus de 11.200 m), « a effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite en chutant de 37.000 à 15.000 pieds » avant de disparaître des radars, a indiqué le ministre grec de la Défense, Panos Kammenos.

L’appareil a disparu des radars grecs à 00H29 GMT alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien égyptien, selon l’aviation civile grecque.

Une vingtaine de minutes plus tôt, le pilote n’avait pourtant signalé « aucun problème » aux contrôleurs aériens grecs lors de sa dernière conversation. Il était même « de bonne humeur et a remercié ses interlocuteurs en grec », selon leur chef, Constantin Litzerakos.

Aucun « message de détresse » n’a été envoyé par l’équipage, a par ailleurs affirmé l’armée égyptienne.

L’Airbus est tombé à 130 milles marins au large de l’île de Karpathos, selon les autorités grecques.

Nouvelle épreuve pour l’Egypte

Le parquet de Paris a ouvert une enquête, le vol ayant décollé de France et comptant plusieurs Français à son bord.

La perte de cet avion intervient dans un contexte difficile pour l’Egypte, confrontée à de multiples défis sécuritaires et économiques.

L’attentat de l’avion de touristes russes le 31 octobre avait contribué à faire encore chuter la fréquentation touristique, un secteur clé de l’économie du pays, où l’EI continue par ailleurs de multiplier les attaques visant principalement les forces de sécurité.

Egyptair a récemment dû gérer une prise d’otages à bord d’un de ses avions, détourné le 29 mars par un pirate de l’air « psychologiquement instable » vers Chypre. Les 55 passagers avaient finalement été libérés sans heurt tandis que l’homme se rendait.

A l’aéroport du Caire, les proches des passagers du vol MS804 ont été confinés dans une salle isolée et la police interdisait l’accès à la presse. Ceux qui en sortaient étaient assaillis par une foule de journalistes. Quittant le bâtiment en larmes, une femme à lancé à un photographe: « Pourquoi tu me prends en photo? Mon frère est mort et tu me prends en photo? »

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