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Crash A320 : la « personnalité » du copilote, une « piste sérieuse » mais « pas la seule »

La « personnalité » du copilote, soupçonné d’avoir provoqué volontairement le crash de l’avion de Germanwings et qui semblait souffrir de troubles psychologiques, est « une piste sérieuse », « mais pas la seule », a déclaré samedi un enquêteur français à Düsseldorf.

« On a un certain nombre d’éléments qui nous permettent d’avancer dans cette piste, qui est présentée comme une piste sérieuse, mais qui ne peut pas être uniquement la seule », a déclaré le général Jean-Pierre Michel, sous directeur de la police judiciaire à la direction générale de la gendarmerie national, n’écartant pas l’hypothèse d’une « faute involontaire ou une défaillance technique ».

Il a ajouté qu’à ce stade de l’enquête, il n’y avait toujours « pas d’élément particulier » dans la vie du copilote, comme une rupture amoureuse ou un problème professionnel, qui pourrait expliquer un geste volontaire pour détruire l’avion.

« On va essayer de comprendre ce qui dans sa vie aurait pu l’amener à ce passage à l’acte », a déclaré l’enquêteur, ajoutant: « l’environnement qui va être fait d’Andreas Lubitz va être extrêmement important et il l’est déjà parce qu’il nous permet déjà de mieux comprendre l’homme qu’il est ».

Le général Michel fait partie d’une délégation de trois enquêteurs français venue à Düsseldorf pour coopérer avec les autorités allemandes. Il a expliqué qu’il s’agissait notamment de faire le lien entre les « constatations techniques » ainsi que les relevés effectués en France et les éléments sur la vie et la personnalité d’Andreas Lubitz rassemblés en Allemagne lors d’auditions et de perquisitions.

« Le travail actuellement conduit pas nos camarades allemands est orienté vers la compréhension de ce qu’il s’est passé, sur une éventuelle préméditation ou prédisposition peut-être à ce genre d’acte », a-t-il dit.

Des médicaments pour troubles psychiques trouvés chez le copilote

La police allemande a découvert « un grand nombre de médicaments » destinés au traitement de troubles psychiques au domicile d’Andreas Lubitz, le copilote soupçonné d’avoir provoqué délibérément le crash de l’Airbus A320 de Germanwings, affirme samedi le journal Welt am Sonntag.

Lors de leur perquisition menée à l’appartement du jeune homme à Düsseldorf (ouest), les enquêteurs auraient mis la main sur « un grand nombre de médicaments pour le traitement de maladies psychiques », rapporte l’édition dominicale du quotidien allemand Die Welt. Le jeune homme aurait également été pris en charge par « plusieurs neurologues et psychiatres », poursuit le journal, citant un « enquêteur de haut rang ».

Il aurait souffert d’un stress important et était gravement dépressif, selon des documents personnels exploités par les enquêteurs. Il n’y a en revanche aucun élément indiquant que ce jeune homme de 27 ans ait été dépendant à des drogues ou à l’alcool. Aucun stupéfiant n’a été retrouvé.

Par ailleurs, la police serait en train d’interroger « en ce moment » même les amis, collègues et connaissances du copilote, écrit encore le Welt am Sonntag. Andreas Lubitz bénéficiait d’un arrêt maladie le jour du vol, selon une attestation d’un médecin retrouvée à son domicile de Düsseldorf, a révélé vendredi la justice allemande.

Selon les informations livrées par la première boite noire retrouvée sur les lieux du crash, Andreas Lubitz était seul aux commandes au moment du drame, profitant que le commandant de bord soit parti aux toilettes pour s’enfermer dans le cockpit. Il est soupçonné d’avoir volontairement fait chuter mardi l’Airbus A320 de Germanwings dans les Alpes françaises entraînant la mort de 149 personnes en plus de la sienne.

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