© Reuters/Luc Gnago

Côte d’Ivoire : les forces pro-Ouattara contrôlent San Pedro

Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont pris jeudi le contrôle de San Pedro (sud-ouest), premier port d’exportation de cacao au monde, ont indiqué à l’AFP des habitants.

« Ils ont le contrôle total de la ville depuis 04H00 (locales et GMT). Ils ont lancé une offensive de 22H00 à 01H00 et après ils ont procédé à des ratissages. Actuellement, ils patrouillent dans la ville à bord de 4X4, armés de Kalach (nikov) et de lance-roquettes », selon un habitant. « Ils contrôlent le port, tous les secteurs stratégiques de la ville », a-t-il ajouté.

Mercredi soir, les combattants pro-Ouattara avaient rencontré les autorités de la préfecture de San Pedro. « Ils sont venus nous rendre visite à la résidence du préfet et nous ont assuré qu’ils étaient là pour la sécurité de la ville », a déclaré un haut fonctionnaire de la préfecture.

Selon plusieurs témoignages, des miliciens favorables au président sortant Laurent Gbagbo ont pillé mercredi de nombreux commerces et incendié le commissariat où ils avaient volé des armes.

Mercredi, les combattants pro-Ouattara avaient déjà pris la ville de Soubré, située à 120 km au nord de San Pedro, port stratégique pour la Côte d’Ivoire, premier exportateur mondial de cacao.

L’ONU hausse le ton


Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mercredi à l’unanimité une résolution qui impose des sanctions au président sortant Laurent Gbagbo et à son entourage, et exige son départ immédiat. La résolution 1975, présentée par la France et le Nigeria, impose « des sanctions ciblées » contre cinq individus, y compris Laurent Gbagbo et sa femme Simone: un gel des avoirs et une interdiction de voyager. L’Union européenne et les Etats-Unis ont déjà adopté des sanctions à l’égard de l’ancien président.

Dans la résolution, le Conseil de sécurité apporte son « plein appui » aux forces de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) pour utiliser « tous les moyens nécessaires » pour assurer leur mandat qui est de protéger les civils et d’empêcher l’utilisation d’armes lourdes contre les populations civiles.

Le Conseil de sécurité se déclare « profondément préoccupé par la récente escalade de la violence en Côte d’Ivoire » et considère « que les attaques actuellement menées en côte d’Ivoire contre la population civile pourraient constituer des crimes contre l’humanité et que leurs auteurs doivent être tenus responsables en vertu du droit et des institutions internationaux, y compris la Cour pénale internationale, chaque fois qu’il y a lieu ».

Dans une annexe, la résolution liste les personnes visées par les sanctions. Mis à part Laurent Gbagbo et son épouse Simone, Désiré Tagro, secrétaire général du « cabinet présidentiel » de M. Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien et Alcide Djédjé, conseiller proche de Laurent Gbagbo.

Le Vif.be, avec Belga et L’Express.fr

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