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Côte d’Ivoire : Alpha Blondy prône « la voix des urnes contre la voix des armes »

La star du reggae ivoirien Alpha Blondy et supporter de Laurent Gbagbo, a lancé un appel aux Ivoiriens leur demandant de « respecter le verdict des urnes » favorable à Alassane Ouattara. L’armée pro-Gbagbo toujours opposée à la victoire de M.Ouattara a fait savoir qu’elle tiendra l’ONU responsable des violences à Abidjan, durant les marches du camp d’Alassane Ouattara prévues jeudi et vendredi.

En 2005, Alpha Blondy avait été fait « messager de la paix » de l’ONU dans son pays, aujourd’hui il continue de jouer ce rôle en lançant un appel aux Ivoiriens. « Monsieur Laurent Gbagbo était mon candidat, mais ça ne m’empêche pas de reconnaître la victoire de Monsieur Alassane Ouattara », a-t-il écrit dans un message transmis à l’AFP. « Je ne peux que respecter ce que j’ai toujours prêché : la voix des urnes contre la voix des armes. Les urnes ivoiriennes ont parlé. J’invite donc les Ivoiriens à respecter ce verdict », a-t-il expliqué.

Terminant actuellement l’enregistrement de son album à Paris, le musicien appelle les forces armées des deux camps à se « concerter pour éviter à la Côte d’Ivoire un nouveau bain de sang ».

« Je souhaite que le président Alassane Dramane Ouattara veille personnellement à la sécurité du président Gbagbo, de sa famille et de ses proches. Que personne ne soit humilié. Je demande au président Alassane Ouattara d’avoir la victoire modeste, et au président Gbagbo de faire preuve d’élégance devant le dur verdict des urnes », a-t-il conclu.

L’armée pro-Gbagbo tiendra l’ONU responsable des violences à Abidjan

L’armée loyale à Laurent Gbagbo a fait savoir via un communiqué lu à la télévision d’Etat, qu’elle « tiendra pour responsable » l’envoyé spécial de l’ONU, Choi Young-Jin, des violences qui pourraient survenir lors de marches du camp d’Alassane Ouattara prévues jeudi et vendredi à Abidjan.

« Des informations en possession de l’état-major des armées (…) affirment que le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Côte d’Ivoire (Choi Young-Jin) soutient ces projets », indique le communiqué lu par le porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Hilaire Babri-Gouhourou.

« Le général Philippe Mangou, chef d’état-major des armées et l’ensemble des FDS (forces de défense et de sécurité) tiennent M. Choi pour responsable des conséquences imprévisibles qui pourraient résulter de ces actions projetées », a ajouté M. Babri-Gouhourou.

Un bras de fer entre deux présidents

Depuis l’annonce du résultat des élections présidentielles, la Côte d’Ivoire est plongée dans une crise politique face au refus du président sortant, Laurent Gbagbo de reconnaitre la victoire d’Alassane Outtara proclamé vainqueur par la Commission électorale indépendante avec 54,1% des suffrages. Le Conseil constitutionnel, acquis à M. Gbagbo, a invalidé ces résultats et a proclamé ce dernier, président avec 51,45%.

Deux gouvernements sont donc à la tête du pays, M. Gbagbo ayant nommé au poste de premier ministre, Gilbert Marie N’gbo Aké quelques heures après la présentation du gouvernement dirigé par Guillaume Soro à la demande de M. Ouattara.

Face à cette situation, l’Union européenne, les Etats-Unis et l’Union africaine ont brandi la menace de sanctions contre le régime ivoirien, renforçant la pression de la communauté internationale.

Selon le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés, la crise politique a entrainé la fuite de 3700 Ivoiriens vers le Libéria et la Guinée, dont la plupart sont des « femmes et enfants qui ont un besoin urgent en denrées alimentaires, eau potable, services sanitaires et produits d’hygiène ».

Le couvre-feu qui avait été instauré la veille de la présidentielle et qui devait s’achever mardi, a finalement été prolongé jusqu’au 21 décembre, en vertu d’un décret de M. Gbagbo lundi à la télévision publique.

Le Vif.be, avec Belga

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