Sophie Wilmès : un ton austère, drapé d'une certaine autorité, le tout globalement accepté. © PHOTONEWS

Coronavirus : six conseils à destination des gouvernements pour sortir du confinement

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

La moitié des citoyens de la planète sont aujourd’hui soumis à une forme plus ou moins stricte de confinement pour ralentir la propagation du coronavirus. Le nombre de nouveaux cas et d’hospitalisations se stabilise dans de nombreux pays. Ces derniers envisagent donc un déconfinement, qui sera progressif. Mais la levée des restrictions ne doit pas se faire n’importe comment.

En Belgique, un groupe d’experts va se pencher sur les conditions de cette sortie progressive du confinement. De son côté, l’OMS prodigue quelques conseils à destination des gouvernements. Le but : un déconfinement stratégique pour éviter une nouvelle vague de contaminations. « Il se peut que vous deviez rester un peu plus longtemps à la maison », indique par ailleurs la Dr Maria Van Kerkhove, responsable technique du programme d’urgence sanitaire de l’OMS. « Ne pas lever toutes les restrictions d’un coup est très important pour que nous puissions remettre les gens au travail, pour que ces économies reprennent le plus rapidement possible ». Les pays peuvent commencer à assouplir les restrictions dans les zones où l’incidence (nombre de cas pour 100.000 habitants) des cas est plus faible.

L’OMS met à jour continuellement ses conseils pour endiguer la pandémie au niveau mondial. Pour le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général, les pays qui assouplissent les restrictions doivent répondre aux critères suivants :

1. Une transmission du Covid-19 « sous contrôle » dans le pays. C’est-à-dire que celle-ci se limite à des cas sporadiques et à des « clusters », des foyers épidémiques, tous issus de contacts connus. La fréquence des nouveaux cas doit par ailleurs être maintenue à un niveau qui peut être géré par le système de soins de santé mis en place dans le pays, avec une capacité importante de soins cliniques en réserve.

2. Les capacités des systèmes de santé en place pour détecter, tester, isoler et traiter chaque cas, et retracer chaque contact. L’OMS n’a cessé de le répéter depuis le début de l’épidémie : « testez, testez, testez ». Cette étape se fait sur quatre piliers. Premièrement, la détection des cas suspects, rapidement après l’apparition des symptômes. Deuxièmement, tester tous les cas suspects, avec des résultats dans les 24h, et une capacité de vérifier l’absence de virus chez les patients guéris. Troisièmement, l’isolation rapide et efficace de tous les cas confirmés. Quatrièmement, confiner et surveiller pendant 14 jours les personnes qui ont été en contact avec des cas confirmés.

3. Les risques d’épidémies réduits au minimum dans les environnements les plus vulnérables. Cela concerne les établissements de santé et les maisons de repos par exemple. Dans ces endroits, tous les facteurs ou amplificateurs de la transmission doivent être identifiés. Des mesures nécessaires doivent être prises (contrôle des infections, triage et contrôle des entrées et sorties…) et les équipements de protection (masques, gants, combinaisons…) doivent être fournis.

4. Des mesures préventives dans les lieux où les gens doivent se rendre, comme le travail ou l’école. Cela comprend la prévention, l’information et la mise en place des mesures barrières standard conseillées depuis le début de l’épidémie : distanciation physique, lavage régulier et minutieux des mains, éventuellement contrôle de température si nécessaire …

5. La gestion du risque des cas importés. Si le problème ne concerne pas encore la Belgique, le phénomène inquiète depuis plusieurs semaines les pays, notamment en Asie, où l’épidémie est sous contrôle. Une recrudescence de cas importés fait en effet craindre une seconde vague de contaminations. Pour l’éviter, il faut mettre en place une analyse de l’origine et des itinéraires probables des importations, ainsi que des mesures pour détecter et gérer rapidement les cas suspects parmi les voyageurs, y compris la capacité de mettre en quarantaine les personnes arrivant de zones à risque.

6. L’engagement des communautés et l’adaptation à la « nouvelle norme ». Les communautés doivent pleinement engagées, sensibilisées et doivent comprendre que la transition de confinement à déconfinement implique un changement majeur, que les mesures de prévention doivent être maintenues, et que tous les individus ont un rôle clé à jouer pour permettre et, dans certains cas, mettre en oeuvre de nouvelles mesures de contrôle.

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