Congo-Kinshasa : la fièvre jaune traquée
Le 20 juin, les autorités de la République démocratique du Congo déclaraient le pays et la capitale Kinshasa touchés par une épidémie de fièvre jaune. Née dans l’Angola voisin à la fin de 2015, elle y avait déjà coûté la vie à plus de 300 personnes. Une des explications de la résurgence de l’épidémie, la dernière dans la région datant de 1986, serait le phénomène climatique el Nino et la concentration plus forte de moustiques qu’il a générée, d’abord dans la capitale Luanda. Il fallait d’urgence prémunir la métropole kinoise de plus de 12 millions d’habitants de ses fulgurants ravages.
Le gouvernement congolais a donc décidé d’organiser une campagne de vaccination express et vaste – en dix jours, une des plus grandes orchestrées ces dernières décennies en Afrique – en collaboration avec l’organisation Médecins sans frontières. Deux ans après l’épidémie d’Ebola, il s’agissait aussi de tester la capacité de maintenir sous contrôle une épidémie de vaste ampleur.
Médecins sans frontières a vacciné quelque 800 000 Kinois répartis dans trois zones de santé. L’ONG a mobilisé à cet effet 160 employés, congolais et expatriés, déployé 70 véhicules et utilisé 4 000 accumulateurs et glacières pour garantir la chaîne du froid. La vaccination est le meilleur moyen de prévention de la fièvre jaune, maladie incurable.
Afin de vacciner 800 000 personnes en dix jours, Médecins sans frontières a utilisé quelque 17 000 blocs réfrigérants qui ont permis de maintenir la température des doses de vaccins entre 2 et 8 degrés
Les opérations de vaccinations sont menées par du personnel de santé congolais. Pas moins de 1700 fonctionnaires ont ainsi été mobilisés pour réaliser une des plus grandes campagnes de vaccination en Afrique de ces dernières décennies.
Avant les opérations de vaccination proprement dites menées par du personnel de santé congolais, Médecins sans frontières a déployé de sensibilisateurs dans les quartiers (ici, dans la commune de Selembao) pour informer la population des risques de la fièvre jaune.
Médecins sans frontières a aussi procédé à la dispersion d’insecticides dans les zones touchées.
L’organisation a également dispensé une formation aux équipes du ministère congolais de la Santé.
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