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Condamnée pour le meurtre de son mari, Jacqueline Sauvage est grâciée par François Hollande

François Hollande a accordé à Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, une « remise gracieuse de sa peine » qui lui « permet de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle », a annoncé la présidence française dimanche.

« Le président de la République a voulu, face à une situation humaine exceptionnelle, rendre possible, dans les meilleurs délais, le retour de Mme Sauvage auprès de sa famille », a déclaré la présidence dans un communiqué.

Sa remise de peine « de 2 ans et 4 mois » porte sur « l’ensemble de la période de sûreté qu’il lui reste à accomplir », précise encore le texte. Le chef de l’Etat avait reçu vendredi les trois filles de Mme Sauvage, 68 ans, ainsi que leurs avocates. « Il les avait écoutées longuement et avait décidé de se laisser le temps de la réflexion, en fait le week-end (…) Il a à nouveau reçu ce dimanche à 18H00 les avocates de Jacqueline Sauvage pour leur annoncer sa décision », a déclaré à l’AFP l’entourage de M. Hollande.

47 ans d’enfer conjugal

Au lendemain du suicide de leur fils, Jacqueline Sauvage avait tué son mari en septembre 2012 de trois coups de fusil dans le dos après 47 ans d’enfer conjugal et de violences, notamment sexuelles, dont ses quatre enfants ont également été victimes.

La confirmation en décembre de sa condamnation à dix ans de prison par la cour d’Assises du Loir-et-Cher (centre) a révolté ses trois filles, Sylvie, Carole et Fabienne Marot. « Notre mère a souffert tout au long de sa vie de couple, victime de l’emprise de notre père, homme violent, tyrannique, pervers et incestueux », avaient-elles plaidé.

Le cas de Jacqueline Sauvage a suscité une mobilisation croissante. Ses filles avaient adressé au président une demande de grâce, appuyée par de nombreux parlementaires et personnalités. La Constitution autorise le président français à exercer le droit de grâce, uniquement à titre individuel depuis 2008. Mais l’entourage de M. Hollande avait rappelé récemment qu’il n’était, par principe, pas favorable à la grâce présidentielle. Il ne l’a d’ailleurs exercée qu’une seule fois, en permettant la libération conditionnelle, en janvier 2014, du plus ancien détenu de France, Philippe El Shennawy, sans éteindre sa peine.

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