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Comment l’Amérique n’a jamais réussi à assassiner Castro (vidéo)

Le Vif

N’est pas James Bond qui veut. Malgré de très multiples projets d’assassinat, Fidel Castro sera mort de vieillesse dans son lit. Les 634 tentatives, parfois abracadabrantes, recensées se seront donc toutes soldées par un échec.

La CIA et divers opposants cubains auront essayé pendant 50 ans, et de toutes les manières possibles, d’exterminer El Comandante. Pourtant, une seule arme fut véritablement efficace: la patience.

Les moyens les plus divers furent envisagés pour faire disparaître le leader cubain. Fabian Escalante, son ange gardien et chef des services secrets cubains, aura dénombré pas moins de 634, 638 selon certaines versions, tentatives d’assassinats.

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Cigares et mollusques explosifs, maitresse vénéneuse

On a d’abord pensé au cigare. Celui-ci pouvait soit être empoisonné avec un agent botulique, soit explosif (on lui en aurait offert un lors d’une visite à l’ONU). Mais cette piste fut abandonnée dès 1985, lorsque Fidel délaissa ses fameux cigares.

Une autre passion de Fidel Castro était la plongée. On a donc cherché à dissimuler des explosifs dans des mollusques particulièrement bariolés et censés attirer le plongeur. Problème, pas un mollusque n’était de taille suffisante pour cacher un explosif. On a donc tenté d’empoisonner le contenu de ses bouteilles d’air comprimé, ou d’infecter sa combinaison avec un champignon virulent qui lui transmettrait une grave maladie de peau.

Il y a aussi eu la très jamesbondienne maîtresse chargée de l’empoisonner. Mais celle-ci avait caché les pilules dans sa crème de jour, ce qui les fit fondre. Castro l’aurait alors percée à jour, mais, grand prince, lui aurait tendu un pistolet pour qu’elle finisse ce pour quoi elle était venue. La femme, encore amoureuse de son ancien amant maudit qu’il l’avait obligé à avorter, ne put se résoudre à un tel acte. Ce qui fit dire à Castro : « C’est normal, personne n’arrive à me tuer ».

On notera qu’avec les explosifs, l’empoissonnement fut l’une des techniques les plus utilisées, puisqu’on a voulu introduire des poisons à base de bactéries dans son café, son bic, ou encore un milk shake au chocolat au Hilton de La Havane. On essayera également de le discréditer en vaporisant du LSD censé lui faire perdre ses moyens lors d’un discours télévisuel.

Une haine irrationnelle

La CIA aurait aussi demandé l’aide de la mafia pour tuer le leader cubain. Cependant les tentatives des snipers ou d’attentats à la bombe lors de matchs de base-ball échoueront elles aussi.

Cette obsession américaine à éradiquer Castro n’a pourtant rien de rationnel. Comme le dit Wayne Smith, ancien chef du Bureau des Intérêts des États-Unis à La Havane: « Cuba semble avoir la même influence sur l’administration américaine que la lune sur les loups-garous. On n’a peut-être pas les poils qui poussent et on ne se met pas à hurler à la lune, mais on se comporte de la même façon. »

D’ailleurs les tentatives, si elles ont commencé sous Dwight Eisenhower (38), ont traversé les présidences. Avec un pic de 184 sous Richard Nixon et de 197 sous Reagan. Et il y aura encore pas moins de 21 tentatives sous Bill Clinton.

À noter que celles-ci étaient pour la plupart ignorées par la présidence. Il s’agissait dans la majorité des cas d’initiative de réfugiés cubains, souvent aidé par la CIA il est vrai.

Une des dernières en date eu lieu en 2000 au Panama lorsqu’on a tenté de faire exploser la tribune sur laquelle Fidel Castro devait faire un discours.

Le fait qu’il existait des doubles, que lorsqu’il se déplaçait à l’étranger il ne consommait que ce qu’il avait apporté et que Castro ne restait jamais longtemps dans un même endroit lui aura probablement évité bien des mauvaises surprises.

La seule attaque contre laquelle Castro n’a rien pu faire est celle du temps. Car Comandante , ou pas, ont fini tous par mourir un jour.

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