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Commémoration des purges staliniennes: « Si on oublie, ça peut se répéter »

Des milliers de Russes se sont rendus mercredi sur la place Loubianka à Moscou, siège des services spéciaux russes (FSB, ex-KGB), pour rendre hommage aux victimes des répressions staliniennes, où leurs noms ont été lus toute la journée à haute voix, parmi les fleurs et les bougies.

La manifestation baptisée « Rappelons-nous leur nom » organisée entre 10 et 22 heures locales (08H00 et 20H00 HB) à la veille de la journée de commémoration des victimes des répressions politiques en URSS se déroule à Moscou pour la huitième année consécutive.

Les participants se sont succédé tout au long de la journée, en lisant le nom de personnes fusillées, leur âge et profession, et la date de leur exécution, puis disaient « Que leur mémoire soit éternelle » et déposaient des fleurs près d’une pierre commémorative rapportée des îles Solovki (nord), où a été créé l’un des premiers camps du Goulag soviétique en 1923.

« Je viens toujours ici. C’est très important de s’en souvenir, d’entendre ces noms et de les lire moi-même à haute voix », a déclaré à l’AFP Anna Borzenko, professeur de français de 58 ans. « On ne doit pas oublier cela. Si on l’oublie, ça peut se répéter », souligne pour sa part Sergueï Koval, 17 ans.

Pour Arseni Roguinski, président de Memorial, la principale ONG de défense des droits de l’homme en Russie, « c’est un acte symbolique qui relie les époques ». « Il est impossible de construire un Etat de droit si on ne se souvient pas de l’arbitraire », estime-t-il.

Pour les seules années 1937 et 1938, au plus fort de la terreur stalinienne, plus de 40.000 personnes ont été fusillées dans la seule ville de Moscou, selon Memorial, qui organise chaque année cette cérémonie à la mémoire des victimes. Les autorités russes n’organisent aucune commémoration de ce genre.

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