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Colombie : vers une sortie du conflit avec les Farc ?

Le Congrès colombien a approuvé ce vendredi une loi qui permettrait d’alléger les peines des guérilleros qui souhaiteraient se rendre. Cette clémence est exagérée, selon les détracteurs du texte.

Le Congrès colombien a approuvé une loi établissant des lignes directrices pour les négociations de paix entre le gouvernement et la guérilla des Farc. Cette loi « pour la paix » prévoit des peines allégées pour les rebelles qui déposent les armes et se dénoncent. Elle prévoit aussi une indemnisation pour leurs victimes. Ceci marque un tournant dans les politiques des gouvernements précédents, qui avaient jusqu’à présent refusé de négocier avec les rebelles.

Saluée par le président Juan Manuel Santos, elle a été adoptée au congrès par 65 voix contre trois. « Merci au congrès d’avoir adopté cette loi qui pourrait permettre de résoudre le conflit », a écrit le président colombien sur son compte Twitter.

Celle-ci devrait s’appliquer aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et à l’Armée de libération nationale (ELN), mais ne prend pas en compte les criminels impliqués dans les cartels de la drogue ou à d’anciens groupes paramilitaires. « C’est le prix à payer pour la paix, nous devons être franc avec les gens à ce sujet », a affirmé le sénateur Hernan Andrade a Reuters.
Cette loi marque un signe d’ouverture de la part du gouvernement colombien, prêt à accepter une solution négociée au conflit, a confié à la BBC le journaliste Arturo Wallace. « Cela était impensable il y a encore deux ans, dit-il, mais la situation a changé après que Juan Manuel Santos est arrivé au pouvoir ».

Des crimes laissés impunis?

Mais les critiques évoquent un projet de loi trop clément. La loi a été largement critiquée, en particulier par les organisations internationales de défense des droits comme Human Rights Watch, qui pense qu’elle permettrait à des crimes de rester impunis.

Certaines sources affirment que les chefs rebelles n’ont pas encore donné de réponse claire dans les négociations, et il n’est pas certain qu’ils acceptent les conditions énoncées dans la loi. Le président a insisté sur le fait qu’il ne pourra agir que quand il sera sûr que les rebelles sont prêts à accepter les conditions de cette proposition.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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