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Colombie: Santos dédie son Nobel « aux millions de victimes du conflit »

Le Vif

Le président Juan Manuel Santos, qui a reçu vendredi le prix Nobel de la paix, l’a dédié « à tous les Colombiens, et en particulier aux millions de victimes » du conflit armé qui déchire son pays depuis plus d’un demi-siècle.

« Je remercie infiniment et de tout coeur pour cette honorable distinction. Je la reçois non en mon nom, mais au nom de tous les Colombiens, en particulier celui des millions de victimes qu’a faites ce conflit dont nous avons souffert depuis plus de 50 ans », a déclaré M. Santos depuis le palais présidentiel Casa de Nariño à Bogota.

« Colombiens, ce prix est le vôtre. C’est pour les victimes, et pour qu’il n’y ait pas une victime de plus, un mort de plus, que nous devons nous réconcilier et nous unir pour terminer ce processus et commencer à construire une paix stable et durable », a ajouté M. Santos, qui a signé le 26 septembre un accord de paix avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), rejeté dimanche par référendum.

Ce prix « est aussi un tribut à tous ceux qui ont tant contribué à ce que nous soyons sur le point de parvenir à cette paix tant espérée, aux négociateurs des deux parties, ainsi qu’à tant d’autres personnes et institutions qui nous ont soutenus dans ce processus », a souligné le chef de l’Etat, visiblement très ému et qui tenait par la main son épouse, Maria Clemencia Rodriguez.

« Je reçois cette reconnaissance avec une grande humilité et comme un mandat pour continuer à travailler sans repos pour la paix de tous les Colombiens », a ajouté le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 2010.

« Je dédierai à cette cause tous mes efforts pour le restant de mes jours. Grâce à Dieu, la paix est proche. La paix est possible », a lancé M. Santos, qui a été applaudi par les journalistes au moment où il est apparu pour faire sa déclaration.

Il a précisé avoir été réveillé « très tôt » par son fils Martin venu lui annoncer « la décision du Comité norvégien de (lui) octroyer le prix Nobel de la paix », nouvelle tombée alors qu’il n’était que 04H00 du matin (9H00 GMT) en Colombie.

« C’est l’heure de la paix. Ensemble comme nation, nous réussirons à la construire », a lancé M. Santos. « Je vous invite tous à unir nos forces, nos esprits et nos coeurs dans ce grand projet national pour qu’ainsi, nous gagnions tous le prix le plus important: la paix de la Colombie », a-t-il conclu.

Au fil des décennies, le complexe conflit armé colombien a impliqué les Farc, issues en 1964 d’une insurrection paysanne, mais aussi d’autres guérillas d’extrême gauche, des milices paramilitaires d’extrême droite et les forces armées. Il a fait plus de 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés par la violence.

Le chef de la guérilla des Farc « félicite » le président Santos

Le chef des Farc, Timoleon Jimenez ou Timochenko, a « félicité » vendredi le président colombien pour son prix Nobel de la paix, soulignant le rôle des pays qui ont accompagné les négociations menées depuis près de quatre ans à La Havane.

« Je félicite le président Juan Manuel Santos, les pays garants, Cuba et la Norvège, et les (pays) accompagnants, le Venezuela et le Chili, sans lesquels la paix serait impossible », a-t-il écrit sur Twitter.

Dans un premier message de réaction posté deux heures auparavant sur le même réseau social, le chef des Farc s’était contenté d’affirmer que « le seul prix » que la guérilla souhaite obtenir était « celui de la paix avec la justice sociale ».

De son côté, le numéro deux des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) Ivan Marquez, chef de l’équipe de négociateurs de la rébellion à Cuba, a souhaité « que le prix Nobel de la paix insuffle au président Santos la force de donner vie à l’accord (de paix) final et dignité à tous les Colombiens », dans un message également publié sur Twitter.

Ivan Marquez et Rodrigo Londoño, plus connu sous ses noms de guerre Timoleon Jimenez ou Timochenko, étaient retournés dans la capitale cubaine après la signature d’un accord de paix historique avec le président Santos, le 26 septembre à Carthagène.

Cet accord avait ensuite été rejeté, à la surprise générale, lors d’un référendum organisé dimanche, plongeant dans l’incertitude le processus de paix.

Au fil des décennies, le complexe conflit armé colombien a impliqué les Farc, issues en 1964 d’une insurrection paysanne, mais aussi d’autres guérillas d’extrême gauche, des milices paramilitaires d’extrême droite et les forces armées. Il a fait plus de 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés par la violence.

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