Marche pour la paix à Bogota (5 octobre 2016). © AFP

Colombie : Farc et gouvernement d’accord pour rectifier l’accord de paix

Le Vif

La guérilla des Farc et le gouvernement colombien se sont engagés vendredi à maintenir un cessez-le-feu « bilatéral et définitif » et à apporter des « ajustements » à l’accord de paix à la suite de son rejet par référendum en Colombie.

« Nous réitérons notre engagement (…) à maintenir le cessez-le feu bilatéral et définitif décrété le 29 août dernier », indique un communiqué commun des négociateurs, qui mènent depuis fin 2012 des pourparlers de paix à La Havane.

Les parties, qui n’ont pas fait mention de la récente décision du président Juan Manuel Santos de ne maintenir le cessez-le-feu que jusqu’au 31 octobre, ont convenu de mettre en place un « protocole » visant à « prévenir tout incident » sur le terrain le temps de résoudre la crise provoquée par le rejet surprise de l’accord de paix par les Colombiens.

Tout en prenant acte du résultat du référendum de dimanche, qui annule de fait l’accord signé le 26 septembre, les négociateurs ont indiqué qu’ils consulteraient « les différents secteurs de la société », au cours d’un « processus rapide et efficace », pour « définir rapidement une issue ».

« Les propositions d’ajustements (…) qui résultent de ce processus seront discutées » par le gouvernement et la guérilla, précise le texte, publié quelques heures après l’annonce de l’attribution du prix Nobel de la paix au président colombien.

« Nous espérons que cela encouragera toutes les bonnes initiatives et tous les acteurs qui pourraient jouer un rôle décisif dans le processus de paix et apporter enfin la paix à la Colombie après des décennies de guerre », a commenté après l’annonce la présidente du comité norvégien, Kaci Kullmann Five.

Co-signataires de l’accord mais privées des honneurs, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont « félicité » le lauréat vendredi, souhaitant que ce prix « insuffle au président Santos la force de donner vie à l’accord (de paix) final et dignité à tous les Colombiens ».

Au fil des décennies, le complexe conflit armé colombien a impliqué les Farc, issues en 1964 d’une insurrection paysanne, mais aussi d’autres guérillas d’extrême gauche, des milices paramilitaires d’extrême droite et les forces armées. Il a fait plus de 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés par la violence.

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