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Cinq dirigeants musulmans américains espionnés par la NSA

Stagiaire Le Vif

The Intercept, le site d’information fondé par Glenn Greenwald pour diffuser les révélations fournies par l’ex-agent de la NSA, Edward Snowden, a dévoilé mercredi l’identité de cinq responsables musulmans américains dont les communications électroniques étaient surveillées par la NSA et le FBI de 2002 à 2008, parmi 7485 autres adresses électroniques.

D’après le site, il s’agirait de Faisal Gill, un membre actif et ancien candidat du Parti républicain, qui avait travaillé au ministère de la Sécurité intérieure sous George W. Bush ; d’Asim Ghafoor, avocat dans des affaires de terrorisme ; d’Hooshang Amirahmadi, professeur irano-américain à l’Université Rutgers ; d’Agha Saeed, militant des droits de l’homme et ancien professeur à la l’Université d’État de Californie ; et Nihad Awad, directeur de l’organisation CAIR (Council on American-Islamic Relations).

Comme au temps de J. Edgar

Aucune de ces cinq personnes, dont le nom figurait dans un fichier de plusieurs milliers de noms, n’était suspectée de se livrer à des activités terroristes.

En revanche, toutes ont un historique d’engagement politique au sein de la communauté arabo-musulmane américaine, d’après l’AFP. À ce titre, l’implication du FBI rappelle les années troubles de l’organisation durant lesquelles John Edgar Hoover, le tout-puissant directeur du FBI, avait fait mettre sous surveillance la plupart des leaders du mouvement pour l’égalité des droits et de la gauche américaine, rappelle Le Monde.

« Ce rapport confirme les pires craintes des musulmans américains », écrit l’organisation juridique de défense des musulmans Muslim Advocates. « Le gouvernement fédéral prend pour cibles des Américains, même ceux qui ont servi pour leur pays dans l’armée ou le gouvernement, simplement à cause de leur foi ou de leur héritage religieux. »

« Une raison légitime »…

En réaction à ce rapport, une coalition de 44 organisations de défense des droits de l’homme, droits civiques et religieux, a envoyé une lettre au président Barack Obama pour réclamer « une pleine explication publique de ces pratiques ». « Votre administration doit répudier la notion de discrimination au faciès », mais aussi en fonction de la religion ou de l’origine en matière de sécurité nationale, écrit la coalition.

De son côté, dans un communiqué auquel fait référence l’AFP, l’administration Obama fait valoir que les communications de ces Américains n’étaient surveillées que pour « une raison légitime de renseignement à l’étranger et de contre-renseignement ».

Cette révélation intervient peu de temps après un scandale au sein de la police new-yorkaise, qui avait mis en place un système secret de surveillance des musulmans et des lieux de culte musulmans de la plus grande ville des États-Unis.

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