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Christchurch : l’espoir diminue pour les 226 disparus

L’espoir s’amenuisait jeudi de retrouver des survivants à Christchurch deux jours après le séisme le plus meurtrier en Nouvelle-Zélande depuis 80 ans, aucun signe de vie n’ayant été perçu par les secouristes depuis mercredi.

« Nous espérons pouvoir trouver des survivants mais à mesure que le temps passe, l’espoir diminue », a déclaré Russell Gibson, un haut responsable de la police.

Les secouristes n’ont perçu aucun signe de vie de personnes coincées sous les décombres depuis plus de 24 heures. La police a revu en hausse le bilan des morts, à 98 contre 75 la veille, et donné un premier chiffre du nombre des disparus, 226.

« Nous avons 226 personnes portées disparues. Nous sommes extrêmement inquiets pour ces individus », a déclaré à la presse le commandant du district, Dave Cliff. Les secours n’ont cependant pas baissé les bras, selon la police.

« S’il y a des gens coincés et vivants, nous faisons tout ce qu’il est possible humainement, aidés de quantités d’équipes venues de l’étranger », a ajouté M. Cliff.

« A travers le monde, en cas de pareille catastrophe, nous avons vu des miracles se produire, avec des gens retirés vivants des ruines des jours et même parfois des semaines après l’événement », a déclaré le Premier ministre John Key. « On ne peut pas abandonner tout espoir, mais il faut aussi être réalistes ».

Une école de langue, la « King’s Education », située dans un bâtiment parmi les plus détruits du centre-ville, a indiqué que 48 employés et étudiants, la plupart asiatiques, avaient disparus.

Vingt-sept étudiants japonais et vingt chinois sont ainsi portés disparus, selon les ministères des Affaires étrangères de ces deux pays.

Selon les autorités, quelque 120 personnes pourraient avoir péri dans cet immeuble, tandis que 22 sont sans doute morts dans la cathédrale de Christchurch, le bâtiment emblématique de la ville dont le clocher est tombé à terre.

Dans la nuit suivant le séisme, qui s’est produit mardi à la mi-journée, les secours avaient retiré des décombres une trentaine de personnes en vie.

Elles n’étaient plus qu’une poignée à avoir été sauvées mercredi, et depuis, les fouilles des secouristes ont été vaines.

Dans un immeuble de quatre étages baptisé le « Pyne Gould », tombé comme un château de cartes, les sauveteurs se concentraient désormais sur la récupération des corps, selon les autorités. Quatorze personnes manquent à l’appel.

L’état d’urgence a été décrété dans tout le pays, pour la première fois de son histoire: cela permet de diriger tous les moyens nécessaires sur Christchurch.

Un renforcement des patrouilles de la zone sinistrée par des policiers australiens et l’armée néo-zélandaise a été annoncé, alors qu’une douzaine de cambriolages dans des maisons désertées par les victimes ont été répertoriés.

Les vastes dégâts vont peser sur l’économie néo-zélandaise qui peinait déjà à sortir de la crise, soulignent les économistes, relevant que Christchurch représente 15% de l’économie du pays.

Le tremblement de terre a eu lieu mardi à 12H51 (lundi à 23H51 GMT) à 5 km de Christchurch et a été d’autant plus dévastateur qu’il s’est produit à seulement 4 km de profondeur. Il survient six mois après un autre séisme à Christchurch, de magnitude 7, qui n’avait fait ni mort ni blessé.

La Nouvelle-Zélande, située sur la ceinture du feu, à la frontière des plaques tectoniques australienne et du Pacifique, enregistre jusqu’à 15.000 secousses sismiques par an.

Le séisme le plus meurtrier depuis qu’il y a des statistiques en Nouvelle-Zélande a fait 256 morts, le 3 février 1931, dans la baie de Hawke, sur l’île du nord.

La police met en garde les pilleurs

La police néo-zélandaise a rapporté jeudi une douzaine de cas de cambriolage ou de pillage à Christchurch, dans les maisons désertées par leurs habitants.

La police va « couvrir » la ville et ses banlieues de nombreuses patrouilles et faire respecter un strict couvre-feu, a indiqué le commandant de police du district de Christchurch, Dave Cliff.

Des policiers australiens et des soldats néo-zélandais vont aider à cette surveillance, a-t-il ajouté. « Nous voulons vous garantir que ces patrouilles surveilleront activement quiconque tenté de profiter de manière criminelle de ce qui vient de se passer », a déclaré le commandant.

Le centre de Christchurch, partie la plus touchée de la ville par le tremblement de terre en raison de ses hauts immeubles, a été complètement interdit d’accès dès mardi pour laisser travailler les secours et éviter les pillages.

« Nous ne voulons pas laisser cet endroit accessible aux charognards qui pensent que (ce séisme) est juste une occasion d’obtenir ce qu’ils veulent », a déclaré le maire de la ville Bob Parker.

Les enfants d’une productrice de télévision, disparue dans l’effondrement du bâtiment de la télévision régionale, ont trouvé leur maison cambriolée mercredi soir. Ils venaient de passer plusieurs heures près des ruines, dans l’attente de renseignements par les secours.

Le Vif.be, avec Belga

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