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Charles Michel évoque les défis à l’aune des objectifs des fondateurs de l’ONU

Le Premier ministre Charles Michel a largement cité le président de la première assemblée générale des Nations Unies, le Belge Paul-Henri Spaak, et rappelé l’objectif des fondateurs de l’ONU au lendemain du deuxième conflit mondial – « préserver les générations futures du fléau de la guerre » – lors d’une intervention devant l’assemblée générale marquée par une certaine gravité.

Charles Michel a notamment fait référence au Premier ministre socialiste qui au lendemain de la guerre invitait à « saisir la chance qui s’offrira pour faire faire au monde un progrès substantiel », une citation énoncée en préambule du « nouvel élan » que doit constituer l’agenda 2030 des Nations Unies pour éradiquer la pauvreté. Le chef du gouvernement belge a énuméré dans ce contexte les nombreux défis qui attendent le monde parmi lesquels la nécessité de voir émerger les conditions du développement en Afrique, un continent promis « à occuper une place de plus en plus importante dans le monde ». Cela ne pourra se faire que dans le respect des garanties constitutionnelles et du « dialogue politique », notamment au Burundi et en République démocratique du Congo (RDC), a-t-il rappelé.

Le Premier ministre belge a souligné la montée en puissance du terrorisme et lancé à cet égard un appel à donner un nouvel élan à la négociation d’une Convention internationale en vue de renforcer la sécurité des citoyens. M. Michel a rappelé au nom du gouvernement belge la nécessité d' »éradiquer » l’Etat islamique et d’assurer la « transition politique » en Syrie. Il a rappelé les décisions prises par l’Union européenne pour gérer les flux migratoires et soutenir l’accueil des réfugiés.

Alors que le processus de paix est au ralenti au Moyen Orient, Charles Michel a affirmé que « plus que jamais, l’objectif doit être la reconnaissance d’un Etat palestinien souverain et indépendant, dans le plein respect de la sécurité d’Israël ». Présent au lever de drapeau palestinien aux Nations-Unies, il a appelé l’Europe à se mobiliser davantage dans le conflit et dit soutenir la France dans son initiative visant à créer un groupe de contacts.

Le chef de file réformateur s’est également dit engagé « aux côtés de l’Ukraine » en faveur de la défense des accords de Minsk, de l' »intégrité territoriale » et de la « souveraineté » conformément à la Charte des Nations Unies.

« Entre le monde parfait et le monde meilleur, je choisis le monde meilleur », disait Paul-Henri Spaak cité par M. Michel. « Le monde parfait est impossible. Le monde meilleur, lui, ne dépend que de nous. Le monde meilleur exige du courage, de la responsabilité et de la solidarité », a conclu mercredi le Premier ministre belge.

Reynders appelle à une coordination de la coalition et de la Russie contre l’EI

Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a appelé mercredi à New York la Russie et la coalition formée par les Etats-Unis à la « coordination » de leurs actions en Syrie. Invité à réagir aux premières offensives russes en Syrie, Reynders a salué « la participation russe à des opérations contre le terrorisme » tout en appelant à une « coordination » face à la nécessité de viser « des terroristes et non pas des civils ou l’opposition modérée ».

« Il faut être certain de viser l’Etat islamique et pas d’autres lieux. Je ne dispose pas de suffisamment d’éléments précis mais on m’a rapporté de source américaine et française que des endroits où la présence de l’EI n’est pas avérée auraient été touchés », a précisé M. Reynders qui participait à une réunion ouverte du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Le chef de la diplomatie a également fait observer qu’une large offensive coordonnée contre l’EI n’avait de sens que si, parallèlement, des initiatives étaient prises en vue d’installer une transition politique en Syrie et faire cesser les bombardements de civils. « Les deux doivent aller de pair faute de quoi le recrutement par les organisations terroristes ne fera que se poursuivre », a indiqué Didier Reynders.

Lors de l’ouverture d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères russe Sergey Lavrov a souligné que la Russie était intervenue à la demande du président syrien Bashar al-Assad. La Russie, alliée de Damas, a aussi proposé un nouveau projet de résolution appelant à un front élargi contre le terrorisme en Syrie.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a prévenu pour sa part à New York que Washington était opposé à des frappes russes qui ne viseraient pas le groupe EI. « Nous avons dit clairement que nous aurions de sérieuses inquiétudes si la Russie devait frapper des zones où il n’y a pas d’opérations de l’EI et de (groupes) affiliés à Al-Qaïda », a-t-il déclaré lors de la réunion du Conseil de sécurité présidée par son homologue russe Sergueï Lavrov.

La coordination est capitale quant à une éventuelle participation de la Belgique à l’offensive contre l’EI, souligne Didier Reynders. « Il s’agit pour nous d’un élément clé. L’objectif pour nous, si une action militaire était décidée, c’est clairement l’EI. C’était aussi le cas lors de nos opérations en Irak », précise le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.

Pour Didier Reynders, l’avenir du régime syrien doit être abordé autour de la table des négociations avec des représentants de Damas et de l’opposition. Il a toutefois souligné qu’il ne devait plus y avoir de place pour Assad en bout de course. Mercredi, le président russe Vladimir Poutine avait indiqué que le président syrien était ouvert au « dialogue » sur « une réforme politique » avec l’opposition modérée.

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