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Ce que l’on sait sur l’annonce de la mort d’Abou Zeid, l’un des leaders d’Aqmi

Le Vif

Abdelhamid Abou Zeid, l’un des principaux chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), aurait été abattu en début de semaine dans le nord du Mali. L’information n’a été confirmée ni par Paris ni par Bamako. Le point sur la situation.

Abdelhamid Abou Zeid, l’un des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), aurait été tué par les forces françaises près du massif de Tigharghar, dans le nord du Mali, révèle la chaîne privée algérienne Ennahar TV. Ni la France, ni le Mali, ni l’Algérie n’ont ce vendredi matin confirmé cette annonce. L’Express fait le point sur les informations connues.

Le chef d’Al-Qaïda est-il mort au nord du Mali?

L’information est partie du site de la chaîne de télévision privée algérienne Ennahar. Sous le titre « Mort de l’émir d’Aqmi Abou Zeid », le site Internet de la chaîne assure que « les troupes françaises ont arrêté trois terroristes près de Tigharghar », au nord Mali, et « selon des sources sécuritaires, elles ont découvert (les corps) de 40 terroristes dont celui d’Abou Zeid ». Le Monde a confirmé dans la soirée cette information. Le quotidien français se base notamment sur une « source fiable proche des opérations militaires en cours dans le Nord du Mali ». Paris Match cite de son côté une source proche du renseignement français qui aurait confirmé jeudi soir le décès du chef terroriste.

Mais pour l’heure aucune source officielle, que ce soit en France, au Mali ou en Algérie, n’a confirmé ces informations. « Nous n’avons aucune information spécifique sur cette personne », a indiqué jeudi le colonel Thierry Burkhard, porte-parole des armées.

Comment Abou Zeid aurait-il été tué?

D’après le site Internet de la chaîne Ennahar, Abou Zeid serait mort lundi, avec 40 combattants islamistes. Ils auraient été abattus par les forces françaises, dans le massif de Tigharghar. Selon Paris Match, au moins 43 autres personnes seraient mortes avec Abou Zeid lors des frappes aériennes françaises. Celles-ci auraient été appuyées par des drones américains puis suivies par un raid des Forces Spéciales françaises et de touaregs.

Qui est Abou Zeid?

Ce djihadiste algérien, âgé d’une quarantaine d’années, serait à l’origine des exécutions en 2009 du Britannique Edwin Dyer et l’année suivante du Français Michel Germaneau. Le nom d’Abou Zeid est également apparu dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement de sept collaborateurs d’Areva au nord du Niger, en septembre 2010.
Après s’être concentré sur l’est algérien pendant les années 1990, Abou Zeid est entré « sous les ordres d’un chef islamiste déjà fameux, Abderezak El Para, au sein du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) », expliquait le journal La Croix qui lui avait consacré un portrait il y a quelques années. Celui-ci se dirige alors plus au sud de l’Algérie, et participe à l’enlèvement de 32 touristes européens en 2003.

Dès le début des années 2000, les hommes du GSPC commence à se lier à Al-Qaïda. Jusqu’à ce que les émirs du Sahel rebaptisent le GSPC en « Al-Qaïda au Maghreb islamique » en signe d’allégeance à la nébuleuse d’Oussama Ben Laden, en 2007. Lors de la période d’occupation du Nord-Mali par les djihadistes, Abou Zeid a régné de longues semaines sur Tombouctou, où il se comportait comme un « shérif » selon de nombreux témoignages.

Quelles conséquences pour les otages au Sahel?

Si la mort du leader d’Aqmi était avérée, elle constituerait un véritable succès pour l’armée française, et par ricochet pour François Hollande. Mais ce décès compliquerait aussi le sort des otages détenus dans la région du Sahel. Il semblerait qu’Abou Zeid détienne au moins quatre des sept employés d’Areva enlevés en septembre 2010 dans le nord du Niger. D’après plusieurs sources, ces derniers seraient retenus dans le massif des Ifoghas, devenu depuis l’intervention française le repaire des chefs des groupes armés islamistes. Si l’information est confirmée, quel sera la réaction des proches d’Abou Zeid?

Des risques d’attentats en France?

Si elle se confirme, cette nouvelle pourrait également entraîner un risque accru d’attentats dans l’hexagone. Au lendemain de l’engagement militaire de la France au Mali, le plan Vigipirate est passé au niveau « rouge renforcé ». La surveillance a notamment été renforcée sur les sites militaires, les lieux de culte ou dans les lieux de grande fréquentation à l’instar des aéroports. Selon le ministère de l’Intérieur, aucune « menace directe » n’a cependant pesé sur le territoire depuis le début du conflit, mais « la police française, les services de renseignement sont sur le qui-vive ».

Alexandre Arlot

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