© Belga Image

Caviargate: « fort soupçon » de corruption au profit de l’Azerbaïdjan au Conseil de l’Europe

Le Vif

La commission d’enquête sur les allégations de corruption visant des élus ou d’anciens élus de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a établi « un fort soupçon » à l’égard de plusieurs d’entre eux, a annoncé l’APCE dimanche dans un communiqué.

Les enquêteurs ont « établi qu’il existait un fort soupçon que certains membres actuels et anciens de l’APCE s’étaient livrés à des activités corruptrices en faveurs de l’Azerbaïdjan » dans l’affaire dite du Caviargate, selon l’APCE.

Plusieurs membres ou ex-membres de l’APCE sont soupçonnés d’avoir été « achetés » par les autorités de l’Azerbaïdjan en échange notamment de leur vote, en janvier 2013, contre un rapport dénonçant la situation des prisonniers politiques dans cette ex-république soviétique.

Certains élus se seraient vu offrir du caviar, des tapis et des nuits dans des hôtels de luxe de Bakou. « Les parlementaires impliqués sont invités à suspendre leur activité pendant qu’une commission (de l’APCE) examine leur situation au cas par cas », a indiqué dimanche soir le président de l’APCE, Michele Nicoletti, lors d’un point de presse.

Parmi les parlementaires épinglés par le rapport figurent Eduard Lintner un ancien élu allemand de la CSU, l’allié bavarois de la CDU de la chancelière Angela Merkel, et une élue de cette formation ancienne membre de l’APCE, Karin Strenz.

Le rapport d’enquête rendu public dimanche soir et qui compte plus de 200 pages a été établi par trois experts, l’ex-juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière, le Britannique Nicolas Bratza, ancien président de la Cour européenne des droits de l’homme, et la juriste suédoise Elisabet Fura.

Sa publication intervient à la veille de l’ouverture de la session de printemps de l’APCE, qui réunit 324 parlementaires des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe dont les 28 membre de l’Union européenne.

Dénuée de pouvoirs législatifs, l’APCE siège quatre semaines par an à Strasbourg pour débattre de la défense des droits de l’homme ou de la lutte contre la corruption.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire