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Canada: spectaculaire incendie d’un train transportant du pétrole, au moins 80 disparus

Le Vif

Un train de marchandises transportant du pétrole brut a déraillé samedi matin alors qu’il traversait le centre-ville d’un bourg du Québec, engendrant un vaste incendie qui a ravagé au moins une trentaine de bâtiments et nécessité l’envoi de pompiers américains.

Au moins quatre wagons-citernes chargés de pétrole brut ont explosé samedi dans le centre d’une petite ville du Québec après le déraillement d’un train, embrasant une trentaine de bâtiments et suscitant une vive inquiétude quant au nombre de victimes potentielles.

« On n’a aucune idée s’il y a des victimes et combien », a déclaré à la presse le ministre québécois de la Santé, Réjean Hébert, pendant que la chaîne publique Radio-Canada faisait état d’une soixantaine de personnes manquant à l’appel dans la ville de Lac-Mégantic, à 250 km à l’est de Montréal. Un périmètre d’évacuation d’un kilomètre a été mis en place et au moins 1.000 des 6.000 habitants de Lac-Mégantic ont dû quitter leurs domiciles, a indiqué l’agence gouvernementale Urgence Québec.

Premiers répondants, les pompiers ne pouvaient toujours pas accéder au site même de l’explosion plusieurs heures après l’accident, qui s’est produit vers 1h20 (7h20 heure belge), en raison du risque de nouvelles déflagrations.

Le convoi ferroviaire de The Montreal Maine & Atlantic comptait cinq locomotives et 77 wagons et transportait du pétrole en provenance de l’Etat américain du Dakota du Nord (ouest), a indiqué le vice-président Marketing de la compagnie, Joe McGonigle.

Aucun conducteur sur le convoi

Fait troublant, aucun conducteur ou autre cheminot ne se trouvait sur le convoi, qui roulait en pilotage automatique dans l’attente qu’une équipe monte à bord, a admis un porte-parole de la compagnie, Christophe Journet, à des médias locaux.

Un autre témoin, Nancy Cameron, a pris une photo diffusée sur les réseaux sociaux montrant des flammes qui s’élevaient au-dessus de l’une des locomotives alors que le convoi se trouvait près du village de Nantes, à environ 20 km à l’ouest de Lac Mégantic.

« Quand on est sorti du bar-restaurant, on a vu des wagons arriver au centre-ville à toute allure. On a vu des étincelles, on a entendu des bruits. On entendait des explosions et il y avait le feu partout. On a couru jusqu’au bord de l’eau », a déclaré un témoin, Yvon Rosa, sur Radio-Canada.

Une équipe du Bureau de la sécurité des transports du Canada a été dépêchée sur place pour l’enquête. Un premier point de presse officiel des autorités de la province était prévu samedi vers 15h30 (21h30 heure belge).

Plus de 120 pompiers

L’accident a créé un spectaculaire champignon de feu, suivi par un brasier, qui n’était toujours pas contrôlé plusieurs heures après l’accident. Plus de 120 sapeurs-pompiers combattaient les flammes, dont certains venus de l’Etat américain du Maine, situé à 25 km au sud de la ville. Plusieurs bâtiments du centre-ville étaient la proie des flammes.

« Je suis abasourdi, ce que je viens de voir, ça frappe », a déclaré le député fédéral de la région à Ottawa et ministre canadien de l’Industrie, Christian Paradis. Des témoins ont raconté avoir entendu jusqu’à six explosions majeures pendant la nuit.

La Sûreté du Québec (police provinciale) ne pouvait déterminer si les personnes qui manquaient à l’appel étaient sur les lieux au moment du drame, mais plusieurs témoins affirmaient être sans nouvelles de proches habitant près du lieu de l’accident.

Le pétrole, qui était acheminé vers le littoral américain, s’est déversé dans la rivière traversant le centre-ville. On ignore dans l’immédiat l’étendue de la pollution. La compagnie The Montreal Maine & Atlantic compte un réseau de plus de 800 km reliant les provinces du Québec et du Nouveau-Brunswick et les Etats américains voisins du Maine et Vermont.

Au moins 80 disparus, selon un pompier

Au moins 80 personnes sont portées disparues après l’explosion du convoi de wagons-citernes, qui a ravagé une partie du centre-ville, a dit samedi à l’AFP un pompier revenant du coeur du brasier.

« Il y avait au moins 50 personnes au bar. Il ne reste plus rien », a déclaré ce pompier, qui a requis l’anonymat. Une vague de pétrole en feu a soufflé le bâtiment, a-t-il ajouté. Lac-Mégantic est situé à environ 250 km à l’est de Montréal. Les fouilles devaient officiellement commencer dimanche à l’aube, a-t-il précisé.

Les incendies provoqués par la série de détonations qui ont suivi n’étaient toujours pas maîtrisés samedi soir, près de 20 heures après la catastrophe, et les autorités attendaient l’arrivée de mousse ignifuge en provenance des Etats-Unis, à 25 km au sud de Lac-Mégantic.

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