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Cameron: « Des décennies avant que la Turquie ne rejoigne l’UE »

David Cameron a souligné dimanche qu’il faudrait des décennies » pour voir éventuellement la Turquie adhérer à l’Union européenne, en réponse aux partisans du Brexit qui ont brandi la menace d’un nouvelle vague d’immigration vers le Royaume-Uni.

« Cela prendrait des décennies avant qu’on se retrouve face à cette éventualité. La Turquie a déposé sa candidature en 1987. Au rythme où avancent les choses, il faudra attendre l’an 3000 pour la voir adhérer à l’Union européenne », a déclaré le Premier ministre britannique sur le plateau de la chaîne ITV.

Cameron, qui milite pour un maintien du Royaume-Uni dans l’UE, répondait ainsi aux partisans d’un Brexit qui, à un mois du référendum du 23 juin, ont placé l’adhésion de la Turquie au coeur du débat. « Douze millions de Turcs disent qu’ils veulent venir au Royaume-Uni » et ce sont « essentiellement des chômeurs et des étudiants », titrait ainsi le Sunday Express, un tabloïd proche du parti anti-immigration Ukip.

« Un vote pour rester dans l’UE est un vote pour autoriser des personnes d’Albanie, de Macédoine, du Monténégro, de Serbie et de Turquie à venir librement chez nous lorsque leur pays aura bientôt adhéré à l’UE. Beaucoup de ces pays ont des taux de criminalité élevés ainsi que des problèmes avec des gangs et des cellules terroristes », a insisté la secrétaire d’État aux forces armées, Penny Mordaunt, l’une des ministres pro-Brexit du gouvernement de David Cameron.

Interrogée par la BBC dimanche matin, Mme Mordaunt a ajouté qu’il était « très probable » que la Turquie allait rejoindre l’UE dans les huit ans et que le Royaume-Uni n’était « pas en mesure de s’y opposer ». « C’est totalement faux. Comme tous les autres pays de l’UE nous avons un droit de veto sur chaque nouvelle adhésion. C’est un fait », a répliqué David Cameron quelques minutes plus tard sur ITV, désavouant publiquement sa propre ministre. « Que la campagne du +Leave+ (quitter l’UE) se trompe à ce point sur ce dossier pose la question de leur crédibilité », a-t-il ajouté.

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