Theresa May © REUTERS

Brexit: La possibilité d’un second référendum se dessine

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Au Royaume-Uni, l’impasse dans laquelle se trouve le parlement britannique, la possibilité d’un accord défavorable pour le pays et le profond désaccord entre les deux principaux partis pourraient bien mener à un second référendum sur le Brexit.

Professeur au King’s College à Londres, Vernon Bogdanor estime ainsi dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian qu’il faut remettre la décision finale au sujet du Brexit dans les mains du peuple. Selon lui, le pari raté de la Première ministre Theresa May rouvre le débat. « Si elle avait remporté la victoire écrasante qu’elle avait espérée, le résultat du référendum aurait été confirmé et le Brexit aurait été assuré ».

Quatre raisons

Il avance quatre raisons d’organiser un second référendum. Premièrement, il n’y aurait pas de majorité au sein de la Chambre des Communes en faveur du Brexit tel qu’il est proposé par May. « Aujourd’hui, il y a probablement davantage de députés favorables au Remain qu’avant les élections », écrit-il.

Deuxièmement, le « Brexit soft » défendu par le Labour aurait permis au parti travailliste, pourtant non acquis à la cause du Remain, de remporter un nombre substantiel de voix supplémentaires. Aussi Bogdanor estime-t-il que le Labour pourrait remettre le résultat du référendum en cause.

Troisièmement, les dernières élections ont intensifié les dissensions internes dans les deux partis. « Si l’accord éventuel est trop ‘dur’, les conservateurs en faveur du Remain pourraient rejoindre leurs homologues de l’opposition pour le combattre, et s’il est trop ‘soft’, les conservateurs eurosceptiques pourraient le rejeter ». Le professeur craint qu’aucune des formes des Brexit ne remporte une majorité au sein de la Chambre des Communes.

Quatrièmement, la Chambre des Lords, où la proportion de membres en faveur du Remain est probablement plus élevée qu’à la Chambre des Communes, se sentirait encouragée à rejeter un Brexit pur et dur sous prétexte qu’un gouvernement minoritaire ne dispose pas du mandat nécessaire pour faire passer une telle décision.

Peuple souverain

« Après tout, le Brexit soulève des problèmes fondamentaux et existentiels pour l’avenir du pays. C’est pourquoi l’accord final ne nécessite pas seulement l’assentiment du parlement, mais aussi celui d’un peuple souverain », conclut Vernon Bogdanor.

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